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par AAAgora » 30 mars 2020 15:34
Pour éviter de m'ennuyer j'ai trouvé une intervention qui me semble "dans l'air du temps"
Je vous dirais de qui elle découle, si intérêt existe.
Et l’hydroxychloroquine dans tout ça ?
On y vient ! J’ai partagé dans mes précédents billets mon intérêt pour les initiatives de Raoult. Pour les raisons suivantes :
D’abord, il s’agit d’une démarche pleinement empirique, et donc médicale aux sens réel et noble. Les idéologues de la « Médecine scientifique » détestent cette idée, Raoult lui rappelle que c’est bien cela le paradigme authentique de la clinique. On entend toutes sortes de choses au sujet des « faiblesses méthodologiques » de son essai clinique à Marseille. Venant de la part de sectateurs qui cautionnent massivement la destructivité de la biomédecine mercantile, et ferment les yeux sur les faiblesses épistémologiques sévères des protocoles de recherche dont ils se gargarisent, ce n’est pas juste pas recevable. Je me permets vraiment d'insister : ce que les pourfendeurs de Raoult ignorent ou feignent d'ignorer, c'est qu'il assume une démarche empirique qui est celle de la vraie médecine, depuis toujours ! C'est comme ça qu'on a utilisé la chloroquine avec succès contre le palud et que tous les médicaments anciens ont été mis sur le marché. Je n'ai évidemment rien contre les études bien faites, et comprends d'une certaine manière la validité des critiques formelles adressées à son essai clinique. Il ne se situe toutefois pas dans la même perspective épistémique. Cette contestation conduisant à faire courir un risque majeur à des centaines voir des milliers de personnes. Un peu comme dans l'histoire de ce type qui laissa brûler sa maison quand on lui eut expliqué que la couleur réglementaire des extincteurs était le rouge, alors que le sien était hélas de couleur verte...
Ensuite, il convient de rappeler qu’en période d’urgence, on trouve toujours d'un côté ceux qui savent de quoi ils parlent et qui agissent et de l'autre les hordes d'ignorants qui disent n’importe quoi en trouvant que l'urgence est de ne surtout pas agir si l’idée ne vient pas d’eux ou tant qu'il ne leur arrive rien ! L’expérience clinique de Marseille-Infection devrait inciter, je le dis comme je le pense, les tristes sires à se taire, sauf à avoir une expérience clinique comparable avec l’hydroxychloroquine et ses indications anti-infectieuses (sur les bactéries intracellulaires, les parasites et les virus) que Raoult et ses équipes. Ceci devrait prendre soin de cela...
La posture indéfendable des responsables politiques français et des gardiens du temple « scientifique » est de prendre le risque de laisser mourir des centaines de personnes pour ne surtout pas prescrire une substance dont l’on n’est pas « absolument certain » de son effet, alors même qu’elle est parfaitement maîtrisée. Ce qui pose un grave problème éthique. L’éthique, contrairement à la morale, est un arbitrage entre des valeurs contradictoires qui s’opposent les unes aux autres. La démonstration empirique de la capacité d’une molécule (par exemple comme ici) à curer la charge virale et produire une amélioration clinique est bien sûr un principe important. Mais comme l’est tout autant le principe de non-malfaisance bien compris : l’hydroxychloroquine est une substance très sûre, prise par des centaines de millions de personnes depuis des décennies. Alors que le risque de péjoration du tableau clinique de personnes non-traitées, en particulier celles appartenant à un groupe à risque, est susceptible d'avoir des conséquences potentiellement fatales. Enfin, la non-assistance à personne en danger (et même la mise en danger par omission de la vie d’autrui), venant de la part d’autorités politiques et sanitaires, reflète de manière vertigineuse la déliquescence des valeurs et le moralisme autojustifié qui prévalent.
Agnès Buzyn a classé en urgence l'hydroxychloroquine au tableau des "substances vénéneuses". D'une part, je n'aime pas tirer sur les ambulances, cette dame se trouvant aujourd'hui avec une plainte pénale aux fesses. Mais je vais plus loin : je comprends son souci face au risque d'automédication sauvage à large échelle. Toutefois, je pense que c'est en prenant des mesures méprisantes de l'intelligenve des médecins-généralistes et dogmatiques comme on le fait aujourd'hui qu'on tend le ressort pour de tels risques. Rappelons que, non, contrairement au choeur de Cassandres que l'on entend, le profil de risque de l'hydroxychloroquine prescrite sous surveillance médicale (et un électrocardiogramme à J0 et J2) en fait un des médicaments les plus sûrs qui soient. Les avis contraires exprimés en boucle sur les médias confinent au pur mensonge.
Depuis que j’explore les territoires abondants de ma discipline, j’ai toujours observé la même réalité : les vrais scientifiques, quel que soit leur champ disciplinaire, sont toujours des personnes vaillantes, ouvertes d’esprit, curieuses, humbles, déterminées et sachant au besoin s’affranchir des règles inutiles. Dans le sillage de ces grandes personnalités, on trouve ensuite des hordes de suiveurs sans talent et qui se tiennent pour sortis de la cuisse de Jupiter. Ils forment le bataillon noir des « intégristes », confondant science et religion et injectant dans leur pratique de la première le même cléricalisme imbécile qui afflige la Curie romaine. Puis, en-dessous, la masse invisibles des chercheuses et chercheurs de bonne volonté, invisibles, sous-payés, abondamment maltraités par les dynamiques malsaines de leurs institutions.
Entre ne rien faire avec des intrigants ou foncer avec les meilleurs experts, mon choix est clair.
Ce n’est pas celui du gouvernement français hélas. Invoquer la science -cet article je l’espère l’aura montré- relève de la malhonnêteté intellectuelle. Au moment où la biomédecine poursuivait, portée par les réservoirs d'intégrité de ses praticiens, son douloureux inventaire des tares systémiques qui l'affligent, c'est un bien sale coup porté tant à son intelligence qu'à ses valeurs fondamentales.
Je préfère la gauche à l'opposition plutôt que dans la compromission
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