sofasurfer a écrit : ↑20 avril 2021 10:00
Les woke et la Cancel culture sont adulées par la classe dominante, ca permet de former des générations de débiles acculturés, c'est pour cela que les médias aux ordres de cette classe est totalement condescendante...
À San Francisco, la résistance s’organise face au « wokisme » ambiant
REPORTAGE.
En voulant débaptiser des écoles Abraham-Lincoln ou George-Washington, les tenants de l’idéologie « progressiste » exaspèrent les habitants.
De notre envoyée spéciale à San Francisco, Claire Meynial
Publié le 16/04/2021 à 07h00
L'une a les cheveux lissés, l'autre des perles dans ses tresses nouées en chignon. Mais Emoni et Lemoni, jumelles de 17 ans, noires, ont les mêmes paupières bordées d'eye-liner, le même sourire sous le masque. La photo de ces jeunes de San Francisco, avec leur ballon de basket, devant leur lycée, Abraham-Lincoln, sera un jour un vestige d'un autre temps. Le conseil scolaire de la ville étudie la possibilité de faire disparaître Lincoln du fronton. Motif ? En 1862, le 16e président des États-Unis a ordonné une exécution d'Amérindiens, ce qui rend son nom blessant pour les minorités. « Une partie de moi s'en fiche, une autre, pas trop », hésite Emoni. Oui, elle a ressenti du racisme en cours, mais ça n'avait rien à voir avec ça. « Un jour, un prof a prononcé le mot qui commence par N pour gronder un élève qui l'avait dit. J'étais la seule Noire, j'ai eu l'impression que les autres me regardaient. Ça a déclenché quelque chose, je ne me sentais pas en sécurité. » Tous les termes du discours woke, la « conscience » de la justice sociale, y sont : le mot nègre, qu'un Blanc ne peut sous aucun prétexte prononcer (même s'il ponctue les chansons de rap), la notion de déclencheur (trigger), dont il faut absolument protéger les jeunes, l'insécurité qui doit à tout prix être évitée.
En janvier, le conseil scolaire de San Francisco a décidé de débaptiser 44 écoles, lors d'une réunion sur Zoom. Certains approuvaient la démarche, comme le souligne Jonathan Woo, vice-président de l'association des anciens élèves de Lincoln : « Cela affecte une minorité de gens, mais cela les affecte vraiment. Et pour certains noms, de conquistadors, par exemple, c'était justifié. » Mais la réunion et son compte rendu ont disparu d'Internet, et on comprend pourquoi. Une absence totale de nuance a réservé le même sort à des figures fondatrices du pays. Et le procédé révélait un consternant amateurisme. Le critère pour bannir un nom était « un seul acte » d'oppression commis par son porteur. Lincoln, « responsable de la plus grande pendaison dans l'histoire des États-Unis », partait perdant. Source indiquée ? Un lien
Wikipédia. George Washington a droit à deux mots : « esclavagiste », colon ». Paul Revere a « commandé l'artillerie dans la désastreuse expédition de 1779, en lien avec la colonisation ». Sauf que cette bataille a été livrée contre l'Angleterre, pas les Amérindiens. Pour l'école Roosevelt, le conseil a eu un doute : s'agit-il de Théodore, 26e président, ou de Franklin D., 32e ? « Teddy » s'étant opposé au droit de vote des Noirs, au cas où… banni aussi. Malcolm X, lui, bénéficie d'une étonnante mansuétude : un participant note qu'il a « directement opprimé et abusé des femmes » en les prostituant, mais il est établi que le reste de sa vie compense ce regrettable égarement.