Victor a écrit : ↑24 mars 2022 11:53
La question n'est pas le communisme, le socialisme, le libéralisme ou le macronisme (d'ailleurs qu'est-ce que le macronisme ?).
Ce n'est pas une question d'idéologie.
Je dis simplement qu'il ne faut pas confondre l'égalité sociale et la justice sociale. Ce sont deux notions différentes.
Exemple: Donner la CMU et un revenu à une personne qui profite de la société sans volonté de s'y intégrer, c'est "égalitaire" mais parfaitement injuste envers les personnes qui font l'effort de travailler et de cotiser pour avoir une protection sociale.
Je dirais que le macronisme est une forme de capitalisme néolibéral propre à la France sous le gouvernement Macron.
Il est toujours question d'idéologie et de moral dans la perception que nous avons de la justice sociale. Preuve en est que ce qui peut sembler juste à un instant t peut ne plus l'être à un instant t+1, t+2, etc...
La question de la justice sociale a occupé les philosophes durant des milliers d'années. John Rawls inclue par exemple dans la justice sociale le principe d'égalité des chances mais on se rend compte qu'elle n'existe pas dans la réalité. Armatya Sen parle quant à lui de capabilité, etc...
C'est une question bien plus riche et vaste que tu ne sembles le penser. La justice sociale ne se limite pas à la définition que tu en donnes.
Si ça t'intéresse voici un lien assez synthétique :
http://ses.ens-lyon.fr/articles/introdu ... ce-sociale
Toi tu parles plutôt de la valeur travail. Là encore c'est une notion ambiguë, il en va de soi que la valeur travail défendue par un Sarkozy ou un Macron n'est pas la même que celle défendue par la CGT ou un Bernard Friot. Il y a une approche libérale du travail où d'ailleurs ce n'est pas le travail qui importe mais l'emploi car une femme au foyer travaille mais est sans emploi. La conception marxiste du travail est davantage en faveur des travailleurs et des salaires alors que la conception libérale est en faveur des "libres lois du marché" ce qui implique une concurrence internationale entre les fiscalités, les droits du travail, les salaires, etc... Cette approche défend la quantité de travail au détriment de la qualité du travail.
Je n'ai aucun doute que Macron va réussir à diminuer le taux de chômage (quoi qu'il faille également regarder la hausse du halo du chômage...) mais à quel prix ? En proposant des contrats zéro heure comme en Angleterre ? En multipliant les emplois à temps partiels subis ? En faisant des individus au RSA une main d'œuvre quasi gratuite pour les entreprises (car payer par l'Etat) ?
Profiter de la société ne veut relativement rien dire. A mes yeux, un héritier qui vit de sa rente profite bien plus qu'un individu qui vit des minimas sociaux dans sa cage à poule...
"Etre de gauche c'est d'abord penser le monde, puis son pays, puis ses proches, puis soi; être de droite c'est l'inverse" Gilles Deleuze