papibilou a écrit : ↑28 mars 2022 11:03
berger141 a écrit : ↑28 mars 2022 09:56
Papibilou fait semblant de ne pas comprendre. Je n'ai jamais que ce type n'avait pas le niveau pour être directeur de Polytechnique. Je dis simplement que sa nomination confirme les liens entre Macron et Mac Kinsey et ce qui ressemble à un gaspillage de l'argent public à travers ces études + ou - bidon confiées à Mac Kinsey qui cerises sur le gateau ne paye pas d'impots en France avec la complicité de l'état( macronien).
Je suis d'accord pour pointer du doigt l'excès de recours à des cabinets privés ou tout au moins le manque de contrôle.
Qu'ensuite on désigne cette nomination à Polytechnique comme un signe de connivence entre l'état et McKinsey me paraît sujet a discussions. Autant je soutiens votre point de vue si cette nomination n'était pas justifiée par le CV de ce monsieur, autant émettre des soupçons me paraît tendancieux. J'ai eu travaillé avec des cabinets privés. Ça a souvent été un vrai plaisir car ce sont des gens qui comprennent tout très vite.
Bien sûr qu'il y a des liens. Quand un type qui a été chargé de responsabilités considérables dans les postes qu'il a occupé, rencontre Macron il n'est pas anormal que Macron, le jour ou le poste de directeur de Polytechnique est vacant, pense à ce type.
Encore une fois, pointons ce qui est anormal ou doit justifier des explications mais ne le mêlons pas à ce qui ne l'est pas.
Enfin, concernant le non paiement des impôts, c'est un point important qui devrait se traduire par une injonction : " vous payez des impôts en France sans optimisation fiscale ou on ne vous confie plus de projets". C'est clair.
J'ai aussi travaillé pour un de ces cabinets fut un temps. J'ai travaillé dans une mission de ce type. J'en garde un souvenir mitigé. Ce fut une mission sur l'amélioration des contacts entre usagers et personnel. Cela a l'air venteux comme ça, et ça a bien abouti à la production du fameux powerpoint. Mais la masse de travail est énorme. Pour des choses aussi anodines que l'organisation interne, les méthodes de contact ou autre, on n'imagine pas les heures de travail. Je comprends très bien que de l'extérieur, ce métier peut avoir l'air d'une occupation baratin. Mais cela nous a imposé des heures d'entretiens avec différents services, des heures à documenter des procédures qui ne l'étaient pas, qui étaient bancales ou trop changeantes, des heures à analyser les outils utilisés et leurs carences (les CRM par exemple), des heures à pondre des matrices de choix d'outils, de diagrammes décisionnels, de tonnes de choses ayant une réelle valeur.
Quand on présente un powerpoint en conclusion, on néglige de dire qu'à côté, il y a une masse d'autres documents produits et outils disponibles pour leur usage. Chaque membre de l'équipé était facturé au minimum à 1000 euros par jour. C'est un travail réellement passionnant mais que j'ai vite quitté. Il y a plusieurs problèmes que je résumerais ainsi:
- un consultant n'est pas un individu plus intelligent ou compétent qu'un fonctionnaire, pas du tout. On se pointe en n'y connaissant rien et ce qui nous distingue du fonctionnaire, c'est que notre temps est consacré à des tâches qu'on ne pourrait justifier en interne ou pour lesquelles on a pas les personnes nécessaires. Puis on se pointe aussi avec le prestige que porte notre société, nos beaux yeux, et notre lexique impressionnant (et quand même une réelle expérience), ce qui ajoute à l'illusion de compétence. Mais le travail que nous fournissions pourrait très bien être accompli en interne.
- second problème, le personnel nous accueille avec réserve. Ce qui est naturel, nous venons les jauger, les évaluer, les améliorer. C'est à dire leur faire prendre de la hauteur en impliquant à notre corps défendant que ces derniers manqueraient de capacités d'abstraction (ce qui est faux). Cela rend plus difficile l'adhésion à des préconisations finales.
- enfin, le plus gros problème, toutes ces heures de travail passés ne servent bien souvent à rien. Car les décideurs s'en tiennent aux présentations générales, s’intéressent peu aux détails et applications pratiques et sont encore plus rebutés lorsqu'on leur explique les coûts associés à telle évolution. Beaucoup d'études passent simplement à la poubelle, ou ne sont retenus que quelques directives vagues, pas chères et cosmétiques.
Et là, je ne parle même pas de l'affaire McKinsey qui est un scandale à une échelle bien supérieure.