tisiphoné a écrit : ben, non, ça n'aura pas suffit au candidat Sarkozy, même si ce jour là, il fut 'brillant"
comment analysez-vous sa défaite? aurait-il pu l'emporter?
où a-t-il failli?
si je redescends ce sujet, c'est que nous avons un peu de recul pour une analyse sans moins de ressentiment
Je pense que la défaite de Sarko est dûe à la conjonction de deux éléments principaux et un peu liés.
D'abord, il ne s'est pas appuyé sur son bilan, alors que c'était son meilleur atout.
Repartir sur la même campagne qu'en 2007 était très risqué, puisqu'une partie de ses électeurs avaient été déçus, et donc avaient peu envie de revoter pour la même chose.
Au contraire, il aurait du mettre en avant ce qu'il estimait avoir réussi, et insister sur le fait que face à la crise la France s'en était "moins mal sortie" que la plupart des autres pays, et broder sur le fait que "sans la crise il aurait réussi", ou que "d'autres à sa place auraient planté la France", quelque chose comme ça.
Cela n'aurait peut-être pas fonctionné, mais je pense que cela aurait été plus "vendeur".
L'autre élément est la montée des extrêmes, droite et gauche, la seconde ayaont favorisé la montée de la première.
Cette montée est dûe à l'insatisfaction des Français et à la crise économique (qui est la principale responsable de l'insatisfaction). Mélenchon est parvenu à convaincre un grosse partie des électeurs que la solution se trouvait à l'extrêmité, mais il a autant fait monter son Front de Gauche que l'autre Front (et suivant le principe des vases communiquants, le centre a baissé).
Mais Sarko lui-même a favorisé les extrêmes en reprenant sa campagne "sécuritaire" de 2007 : non seulement il n'a pas rassuré les Français en leur expliquant que son action avait limité les dégâts de la crise en France, mais il a réutilisé les arguments "droitistes". Deux bonnes raisons de "décentraliser" les votes.
« Qu'on soit de droite ou qu'on soit de gauche, on est toujours hémiplégique. »
Raymond Aron