Commençons par le plus facile:
grishka a écrit : ↑06 décembre 2022 17:42
Bien joué, Einstein.
NON, des réacteurs ne sont pas "arrêtés à chaque fois" en raison de la sécheresse ou de la canicule. Vous ne savez rien du sujet.
Leur puissance est éventuellement abaissée. Sur une année, cela représente une baisse moyenne de... quelques pourcents de la production.
Et dans votre univers mental, cela devient par je ne sais quel processus "ce n'est pas adapté".
Complètement à la masse.
1) Que des réacteurs soient arrêtés ou que leur production soit réduite, ne change rien au problème. La sècheresse diminue le débit des fleuves, élève la température initiale de l'eau et...il y a moins d'électricité produite, alors qu'il en faudra plus, beaucoup plus pour remplacer les carburants fossiles.
2) Pas de réacteurs arrêtés?
https://reporterre.net/Secheresse-la-ce ... -a-l-arret
Depuis lundi 24 août (2020) , la centrale nucléaire de Chooz (Ardennes) est totalement à l’arrêt, indique EDF sur son site internet. Les équipes de la centrale ont procédé à la mise à l’arrêt de l’unité de production no 1 à 23 h 30, le réacteur no 2 n’était déjà plus en fonctionnement depuis le vendredi 21 août, « en raison des conditions climatiques actuelles et conformément à l’accord transfrontalier entre la France et la Belgique ».
En effet, les deux pays ont un accord qui détermine les seuils de débit d’eau de la Meuse, pour permettre aux utilisateurs belges de disposer en permanence d’une ressource en eau suffisante. Si le débit de la rivière baisse en-dessous de ces seuils, des mesures doivent êtres prises pour limiter le fonctionnement des installations industrielles françaises.
En-dessous d’un débit de 22 m3/seconde, une seule unité de production de la centrale nucléaire de Chooz doit être arrêtée. Si le débit passe sous les 20 m3/seconde, les deux unités de production doivent alors être stoppées. Or actuellement, en raison de la sécheresse, la rivière manque d’eau. Les deux seuils ayant été franchis, la centrale nucléaire est donc désormais totalement à l’arrêt.
https://www.tf1info.fr/environnement-ec ... 28372.html
3 août 2022
La nouvelle vague de chaleur qui s'abat sur la France pourrait avoir de lourdes conséquences sur l'énergie. EDF pourrait en effet être contraint d'abaisser sa production nucléaire ces prochains jours et même arrêter un réacteur de la centrale du Tricastin (Drôme) à cause des températures élevées des fleuves.
"En raison des prévisions de températures élevées sur le Rhône, des restrictions de production sont susceptibles d'affecter le site de production nucléaire de Tricastin à partir du 6 août, pouvant aller jusqu'à l'arrêt d'une tranche"
https://selectra.info/energie/actualite ... e-ete-2022
Quelles sont les prévisions pour l’été ?
S’il n’est pas possible de se projeter au sujet d’éventuelles mises à l’arrêt supplémentaires liées à la sécheresse, on ne peut toutefois écarter aucun risque.
En effet, les prévisions météorologiques vont bon train, le ministère de la Transition écologique estime “très probable” le risque de sécheresse dans pas moins de 22 départements d'ici à la fin de l'été 2022. Pour rappel, au cours de la canicule de juillet 2020, EDF avait acté la mise à l'arrêt de l'un de ses réacteurs à Golfech (Tarn-et-Garonne).
https://www.sortirdunucleaire.org/seche ... -nucleaire
Sécheresse et canicule : le nucléaire fait souffrir les cours d’eau
C’est un fait avéré : la France est de plus en plus régulièrement touchée par des épisodes de canicule et de sécheresse et ce n’est pas prêt de s’arranger. Ces épisodes climatiques extrêmes, susceptibles de se multiplier dans les années à venir, aggravent les impacts des centrales nucléaires sur les cours d’eau. Mais pour EDF, les intérêts financiers priment sur la protection des écosystèmes aquatiques.
Des centrales nucléaires gourmandes en eau
Une centrale nucléaire a besoin d’eau en permanence pour évacuer la chaleur produite par la réaction nucléaire, et ce même à l’arrêt.
En bord de mer ou sur les cours d’eau à fort débit, les centrales fonctionnent en circuit "ouvert" : chaque réacteur prélève près de 50 m3/seconde pour ses besoins en refroidissement. L’eau est ensuite rejetée à une température plus élevée. C’est le cas, par exemple, à Fessenheim.
Sur les cours d’eau où le débit est plus faible, elles fonctionnent en circuit dit "fermé" : chaque réacteur pompe près de 2 à 3 m3/seconde dont une partie est ensuite évaporée dans les tours de refroidissement, formant un panache blanc caractéristique ; le reste est ensuite rejeté.
Les deux tiers de l’énergie produite par une centrale sont perdus sous forme de chaleur. Celle-ci sera elle-même évacuée sous forme de vapeur d’eau (qui constitue elle-même un gaz à effet de serre) et/ou viendra réchauffer les cours d’eau [1].
Des dérogations sur mesure pour les étés chauds
Le fonctionnement des centrales en été exige donc un débit suffisant. D’où certains arrangements pour conserver suffisamment d’eau dans les fleuves !
En cas de sécheresse, on préfèrera vider le lac de Vassivière (Limousin) pour que la Vienne continue à refroidir la centrale de Civaux.
Cette question peut même prendre une dimension internationale : en avril 2015, François Hollande a négocié avec la Suisse pour qu’en cas de sécheresse, le débit du Rhône à la sortie du Lac Léman reste suffisant pour refroidir les 14 réacteurs français situés au bord du fleuve !
Surtout, ces rejets d’eau chaude ne font pas le bonheur des milieux aquatiques. En 100 ans, la température du Rhin a augmenté de près de 3°C, notamment à cause de la centrale de Fessenheim. Ces rejets thermiques agissent comme une barrière qui réduit considérablement les chances de survie des poissons grands migrateurs, comme les saumons et truites des mers. Leur impact est d’autant plus important en période de fortes chaleurs, avec des fleuves au débit réduit et à la température en hausse.
La loi fixant des limites au réchauffement des fleuves, EDF peut se voir contrainte de réduire la puissance de certains réacteurs et pourrait théoriquement être conduite à les arrêter en cas de trop forte chaleur. Mais il faut bien faire tourner les climatiseurs, et tout arrêt de réacteur représente un manque à gagner d’un million d’euros par jour pour EDF… si bien que l’électricien n’a jamais cessé d’intervenir pour modifier la législation et obtenir des dérogations !
Ainsi, pendant la canicule de 2003, un grand nombre de centrales ont bénéficié de dérogations successives. Dans les années suivantes, chaque centrale a eu droit à une réglementation ad hoc plus souple, avec par exemple une température limite en aval à ne pas dépasser basée sur une moyenne de 24h. Et si, en cas de "canicule extrême et nécessité publique", les limitations habituelles ne peuvent être respectées, un décret de 2007 autorise à modifier encore les conditions de rejets thermiques ! Les poissons apprécieront...
Une pollution chimique et radioactive accrue en cas de sécheresse
En temps normal, les sites nucléaires sont autorisés à rejeter dans l’eau d’importantes quantités de substances radioactives (tritium, carbone 14... qui s’accumulent dans la végétation aquatique) et surtout chimiques : bore, hydrazine, phosphate, détergents, chlore, ammonium, nitrates, sulfates, sodium, métaux (zinc, cuivre…).. La chaleur favorisant la prolifération des amibes, EDF a tendance à utiliser encore plus de produits chimiques en été, notamment pour éviter que les tours de refroidissement se transforment en foyers de légionellose.
Or lorsque le débit des cours d’eau se réduit, la concentration des substances polluantes augmente. En 2012, des militants ont illustré cette faible dispersion en versant dans la Garonne en étiage bas un colorant qui, faute d’un courant suffisant, se diluait à peine.
En 2011, le scénario d'arrêt était déjà envisagé
https://www.lexpress.fr/environnement/s ... 93306.html
Pas de quoi s'inquiéter, selon la ministre de l'Ecologie. En marge de la première réunion du "comité sécheresse", Nathalie Kosciusko-Morizet soulignait ce lundi: "Le manque d'eau est prévu dans le dispositif de contrôle." Et de rappeler que, depuis 2003, les centrales sont dotées d'un "référentiel grand chaud" - sorte de "plan canicule" - adapté aux réacteurs nucléaires, pour faire face à ce type de conditions météorologiques.
Aucun risque ne sera pris, ajoute la ministre de l'Ecologie. "Si le débit d'eau [dans les fleuves, ndlr] est trop faible, le réacteur est arrêté sans dérogation possible."
Solutions alternatives
Pour les professionnels du nucléaire, l'arrêt des réacteurs est une solution de dernier recours. Il est possible, pour s'adapter au manque d'eau disponible pour le refroidissement, de diminuer le niveau de fonctionnement de la centrale en abaissant l'intensité de la production. "Il y a une certaine souplesse dans la gestion des puissances de production par les centrales", explique Martial Jorel. Ces ajustements font partie du quotidien des installations, ajoute le spécialiste.
Autres solutions alternatives pour alimenter les circuits de refroidissement et pallier la diminution du débit des fleuves: puiser dans d'autres réserves en eau comme les lacs et les retenues d'eau de pluie. Une mesure préventive qui aurait déjà été mise en place chez EDF.
Colonisation: tête de pont de la barbarie dans une civilisation d'où, à n'importe quel moment, peut déboucher la négation pure et simple de la civilisation. Aimé Césaire "Discours sur le colonialisme"