Si vous pensiez que les liens entre sérotonine et dépression étaient clairs et limpides, la lecture de cette revue systématique devrait vous surprendre. En réalité, selon son propos, la théorie de l'équilibre neurobiologique de la dépression ne serait pas supportée par les preuves empiriques dont nous disposons.
En gros ça dit que certains types de dépressions ne seraient pas de l'ordre de la pure chimie du cerveau, et de déséquilibres hormonaux, mais que des facteurs psycho-sociaux peuvent intervenir dans leur processus. Et que, du coup, soigner ces dépressions à coup de chimie est inutile. Mais que, potentiellement, d'autres types de dépression pourraient être chimiquement soignables.Par conséquent, même si cette théorie est fausse, cela ne réhabilite pas les idées anachroniques, malheureusement encore trop répandues, considérant que la dépression relève d'un manque de volonté. Malheureusement, le déterminisme biologique partiel, même lorsqu'il est connu, ne semble pas réduire les stigmates auprès des populations souffrants de troubles psychiatriques. En conclusion, il incombe donc aux tenants de cette théorie de produire des preuves plus convaincantes pour la soutenir. La communauté médicale doit également interroger de nouveau certains des traitements pharmacologiques dont l'efficacité clinique controversée repose sur cette théorie.
L'article est vachement intéressant au-delà de ce résultat, car il montre la façon dont évolue la science, ses remises en question, il montre du doute, mais cadré (genre parle bien de certains types de dépression pris en compte dans l'étude, mais pas de toutes les dépression, vu qu'on ne peut pas juger des types non pris en compte dans l'étude).
Sinon à la base je sortais ce fil pour parler de dépression, en spin-off du sujet sur la Terre plate et autres croyances, parce que le Merlu est timide

Et dans ce fil on a ceci :
Or les causes psychologiques sont importantes dans le déclenchement de la dépression (voir notamment ce gros article. Donc un environnement psychologiquement "sain" pourrait prévenir des dépressions. Mais ça peut fonctionner avec tout type de dérivatif, genre du sport ou autre loisir, de la vie de famille, un travail épanouissant pour échapper à un quotidien déprimant, etc.