Les liens entre la sérotonine et la dépression à l'épreuve de la science

[Mesoke]

https://www.futura-sciences.com/sante/a ... nce-99896/

Si vous pensiez que les liens entre sérotonine et dépression étaient clairs et limpides, la lecture de cette revue systématique devrait vous surprendre. En réalité, selon son propos, la théorie de l'équilibre neurobiologique de la dépression ne serait pas supportée par les preuves empiriques dont nous disposons.

Par conséquent, même si cette théorie est fausse, cela ne réhabilite pas les idées anachroniques, malheureusement encore trop répandues, considérant que la dépression relève d'un manque de volonté. Malheureusement, le déterminisme biologique partiel, même lorsqu'il est connu, ne semble pas réduire les stigmates auprès des populations souffrants de troubles psychiatriques. En conclusion, il incombe donc aux tenants de cette théorie de produire des preuves plus convaincantes pour la soutenir. La communauté médicale doit également interroger de nouveau certains des traitements pharmacologiques dont l'efficacité clinique controversée repose sur cette théorie.

En gros ça dit que certains types de dépressions ne seraient pas de l'ordre de la pure chimie du cerveau, et de déséquilibres hormonaux, mais que des facteurs psycho-sociaux peuvent intervenir dans leur processus. Et que, du coup, soigner ces dépressions à coup de chimie est inutile. Mais que, potentiellement, d'autres types de dépression pourraient être chimiquement soignables.

L'article est vachement intéressant au-delà de ce résultat, car il montre la façon dont évolue la science, ses remises en question, il montre du doute, mais cadré (genre parle bien de certains types de dépression pris en compte dans l'étude, mais pas de toutes les dépression, vu qu'on ne peut pas juger des types non pris en compte dans l'étude).


Sinon à la base je sortais ce fil pour parler de dépression, en spin-off du sujet sur la Terre plate et autres croyances, parce que le Merlu est timide

Et dans ce fil on a ceci :

Hmmm... à mon avis, si la solidarité communautaire et la religion préservent d'une dépression, c'est qu'il ne s'agit peut-être pas d'une vraie dépression.

Or les causes psychologiques sont importantes dans le déclenchement de la dépression (voir notamment ce gros article. Donc un environnement psychologiquement "sain" pourrait prévenir des dépressions. Mais ça peut fonctionner avec tout type de dérivatif, genre du sport ou autre loisir, de la vie de famille, un travail épanouissant pour échapper à un quotidien déprimant, etc.

[jabar]

Merci, ça m'intéressait de lire ce genre de choses.

[Victor]

Est-ce que cela n'enfonce pas des portes ouvertes ?
Si on est heureux en amour, si l'on vit dans un environnement social, familial qui est présent, uni, affectueux, si on a des activités sociales fortes et si on a travail épanouissant, effectivement on se demande bien pourquoi on tomberait en dépression ?

[Mesoke]

Oui, si TOUT va bien, il y a peu de raison d'être en dépression.

Mais quand un des facteurs part en cacahuète ? A quel point sa dégradation contrebalancera les effets positifs des autres facteurs ? A quel point ces derniers protègeront de la dépression ?

[Victor]

Il peut aussi exister des personnes qui ont des angoisses existentielles très fortes, quelque soit leur niveau de "bonheur".

[jabar]

Est-ce que cela n'enfonce pas des portes ouvertes ?
Si on est heureux en amour, si l'on vit dans un environnement social, familial qui est présent, uni, affectueux, si on a des activités sociales fortes et si on a travail épanouissant, effectivement on se demande bien pourquoi on tomberait en dépression ?

Cette situation idyllique est rarissime, et tant bien même, cela ne semble pas être une barrière à la dépression.
J'avais le même genre de clichés en tête sur la dépression, jusqu'à ce que je vis ce qu'est réellement la dépression chez des gens que je connaissais.

[vivarais]

Il peut aussi exister des personnes qui ont des angoisses existentielles très fortes, quelque soit leur niveau de "bonheur".

vous avez raison avec les créateurs de phobies
l'aluminium , le plomb , le GES ; le nucléaire , les vaccins etc
lorsque j'etais en ecole primaire on nous emmenait tous nous faire vaccinet contre la polio la diphtérie ou la variole ou la tuberculose sans l'avis des parents
et cela ne les angoissait ni ne les rendait dépressif
les conditions de vie et de travail etaient plus dures mais il n'y avait pas de burn out
aujourd'hui les gens passent un temps énorme à faire leur courses à décrypter les étiquettes des produits
la sérotonine est l'hormone du bonheur que produit notre corps
mais comme on prete du flan aux développeurs de phobies en angoissant on ne produit plus cette hormone
les peuplades primitives n'ont pas ce problème car elles vivent en consommant tout ce qui leur tombe sous la main
il faut plutôt chercher le lien entre l'absence de sérotonine ; le burn out et la bobo écologie

[lotus95]

Si les gens ne sont déjà pas égaux en matière de sensibilité à la maladie physique , ils ne le sont forcément pas quand il s'agit de troubles psychiatriques.
La personnalité , l'éducation, le vécu , la philosophie de vie ... entrent en ligne de compte

Mais on met le mot "dépression" sur tout et n'importe quoi , comme on prescrit des antidépresseurs à tout va ...
il faut distinguer la dépression réactionnelle , liée à une souffrance dans un contexte précis et qui disparait dès que la personne n'est plus confrontée à ce contexte, de la dépression plus profonde , liée à un mal être général.

[Mesoke]

Les deux sont un peu liées non ? Dans les deux cas on a un contexte néfaste. L'une est juste plus rapide et violente, et l'autre plus inscrite dans la durée.

Mais il y a sans doute le même type de mécanismes derrière tout ça.

[da capo]

Et dans ce fil on a ceci :

Hmmm... à mon avis, si la solidarité communautaire et la religion préservent d'une dépression, c'est qu'il ne s'agit peut-être pas d'une vraie dépression.

Or les causes psychologiques sont importantes dans le déclenchement de la dépression (voir notamment ce gros article. Donc un environnement psychologiquement "sain" pourrait prévenir des dépressions. Mais ça peut fonctionner avec tout type de dérivatif, genre du sport ou autre loisir, de la vie de famille, un travail épanouissant pour échapper à un quotidien déprimant, etc.

J'ai des réserves parce que la dépression est souvent multifactorielle et qu'un bon environnement psycho-social ne suffit pas toujours à la prévenir ou l'atténuer.

Il me semble que la solidarité communautaire et la religion citées plus haut n'offrent pas forcément les relations intimes et confidentielles qui peuvent aider le dépressif bien entouré.

Parce que j'ai aussi été le témoin surpris d'un cas de dépression aigue chez une personne épanouie vivant dans un cadre chaleureux et non soumise à un stress particulier.
Et enfin, parce qu'on confond trop souvent ''déprimé'' et ''dépressif''.

[jabar]

Pareil, j'avais un ami proche, épanoui, normal, bonne situation. On se voyait de temps en temps les weekends. Puis un jour il nous envie des sms vides, sans doute par erreur se dit-on. Quelques jours plus tard on est averti par sa famille proche que la police a retrouvé son corps, après qu'il se soit pendu dans sa salle de bain. On a découvert plus tard qu'il était en dépression, il n'en donnait aucun signe, rien, ça nous a pris de court. J'avais toujours pensé que la dépression était une sorte de tristesse profonde, pas du tout. J'ai encore du mal à saisir ce que c'est mais il me semble maintenant que ce serait une sorte d'apathie à la vie, aux émotions.