L’Union africaine condamne les déclarations « choquantes » du président Kaïs Saïed sur les migrants subsahariens
L’organisation a appelé samedi ses Etats membres à « s’abstenir de tout discours haineux à caractère raciste, susceptible de nuire aux personnes », après les propos tenus par le président tunisien mardi.
Selon l’Union africaine, cet épisode regrettable « rappelle à tous les pays, en particulier aux Etats membres de l’Union africaine, qu’ils doivent honorer les obligations qui leur incombent en vertu du droit international (…), à savoir traiter tous les migrants avec dignité, d’où qu’ils viennent, s’abstenir de tout discours haineux à caractère raciste, susceptible de nuire aux personnes, et accorder la priorité à leur sécurité et à leurs droits fondamentaux ». Moussa Faki Mahamat réitère par ailleurs dans ce communiqué « l’engagement de la Commission [de l’UA] à soutenir les autorités tunisiennes en vue de la résolution des problèmes de migration afin de rendre la migration sûre, digne et régulière ».
Selon l’Union africaine, cet épisode regrettable « rappelle à tous les pays, en particulier aux Etats membres de l’Union africaine, qu’ils doivent honorer les obligations qui leur incombent en vertu du droit international (…), à savoir traiter tous les migrants avec dignité, d’où qu’ils viennent, s’abstenir de tout discours haineux à caractère raciste, susceptible de nuire aux personnes, et accorder la priorité à leur sécurité et à leurs droits fondamentaux ». Moussa Faki Mahamat réitère par ailleurs dans ce communiqué « l’engagement de la Commission [de l’UA] à soutenir les autorités tunisiennes en vue de la résolution des problèmes de migration afin de rendre la migration sûre, digne et régulière ».
Dans un autre communiqué, diffusé lui aussi vendredi, l’ambassade du Mali en Tunisie dit suivre « avec la plus grande préoccupation la situation des Maliens » dans le pays. Evoquant « des moments très inquiétants », elle y invite ses ressortissants « au calme et à la vigilance » et recommande à « ceux qui le souhaitent [de] s’inscrire pour un retour volontaire ».
Le discours de M. Saïed, qui concentre tous les pouvoirs après avoir suspendu en juillet 2021 le Parlement et limogé le gouvernement, est survenu alors que le pays traverse une grave crise économique, marquée par des pénuries récurrentes de produits de base, et connaît des tensions politiques. Ces dernières semaines, la parole raciste et les discours de haine ont ainsi pris une ampleur nouvelle, encouragés par la montée du Parti nationaliste tunisien, une formation apparue récemment sur Internet et qui réclame l’expulsion des migrants subsahariens via une pétition en ligne.
Selon des chiffres officiels cités par le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux, la Tunisie, un pays de quelque 12 millions d’habitants, compte plus de 21 000 ressortissants de pays d’Afrique subsaharienne, en majorité en situation irrégulière. Ils sont davantage selon les ONG locales – entre 30 000 et 50 000. Une population qui fournit « une main-d’œuvre peu chère et consommatrice dont tout le monde profite, et même souvent abuse. Leur présence et leur travail irrégulier sur le territoire étaient jusqu’à maintenant connus et tolérés par l’Etat tunisien, bien que cela ait toujours été illégal », souligne Kenza Ben Azouz, spécialiste du racisme en Tunisie, dans un article du Monde.
https://www.lemonde.fr/afrique/article/ ... _3212.html
Relax a écrit : ↑25 février 2023 11:40
Les tunisiens ne sont pas racistes !
En tous cas, ces quelques centaines :
Des centaines de manifestants contre un discours officiel « raciste » du président Kais Saied
Plusieurs centaines de manifestants ont protesté ce samedi à Tunis contre le racisme et un discours « fasciste » à l’égard des migrants originaires de pays d’Afrique subsaharienne, demandant au président Kais Saied de présenter ses excuses à cette communauté.
« A bas le fascisme, la Tunisie est une terre africaine », « Solidarité avec les migrants sans papiers » ou encore « Président de la honte présente tes excuses », scandaient les protestataires dont des artistes, des militants de droits humains et des représentants de la société civile.
« La Tunisie est un pays d’accueil »
Rassemblés devant le siège du Syndicat national des journalistes tunisiens, les manifestants ont défilé jusqu’à l’Avenue Habib Bourguiba, la principale artère du centre de Tunis, sous le contrôle de policiers en civil, selon des journalistes de l’AFP. « La Tunisie passe d’un processus démocratique à un processus fasciste » ou « Non au racisme », pouvait-on lire sur les pancartes brandies par des manifestants.
« Je m’adresse à mes frères et sœurs subsahariens et subsahariennes, je m’adresse aux gens qu’on a privés de parole, je vous dis : ''courage !'' La Tunisie n’est pas un pays comme on l’a présentée, la Tunisie est un pays d’accueil. N’ayez pas peur, nous sommes avec vous », a crié, devant la foule, Saadia Mosbah, présidente de l’association antiraciste Mnemty, très active dans la défense de la minorité noire de Tunisie.
https://www.20minutes.fr/monde/4025391- ... kais-saied
Tout cela ayant été clairement posé, il existe bel et bien une forme de racisme anti-noir dans le monde arabe en général et au Maghreb en particulier :
Le racisme anti-Noir dans le monde arabe :
https://savoir.media/node/3438
Racisme anti-Noirs au Maghreb : dévoilement(s) d’un tabou :
https://www.cairn.info/revue-herodote-2 ... ge-131.htm
Toutes ces formes de racisme contemporain ne naissent pas de rien, elles remontent à la vieille question historique de l'esclavage dans le monde musulman :
L’esclavage dans le monde musulman décrit la condition servile à partir du moment et dans l'espace géographique où la religion musulmane est apparue. Sur une période allant du VIIe au XXe siècle, cette condition fut définie par les sociétés musulmanes conformément aux préceptes du Coran et des commentaires juridiques qui en ont interprété les sourates. La condition servile existait depuis des millénaires avant l'émergence de l'islam, mais, avant comme après, les esclaves provenaient principalement de la traite orientale pratiquée à partir de l'Afrique, de l'Europe, du Caucase et du sous-continent indien.
Entre le VIe et le IXe siècle, et au début de l'histoire islamique, les esclaves du monde musulman furent employés dans l'irrigation, les plantations de canne à sucre (similaires à celles des Amériques modernes), l'exploitation minière et l'élevage, mais cette pratique diminua après les révoltes de cette période (comme celle des Zanj de 869–8833) et par la suite les esclaves furent surtout utilisés en tant que travailleurs domestiques, soldats, gardiens et concubines.
Affranchis ou non, les esclaves du monde musulman y ont occupé divers rôles sociaux et économiques, allant du travailleur manuel durement traité à l'émir investi de hautes responsabilités. De nombreux dirigeants utilisaient des esclaves militaires (servant dans les armées permanentes) et administratifs, à tel point que certains esclaves pouvaient parfois accéder à des postes socialement élevés, voire prendre le pouvoir
https://fr.wikipedia.org/wiki/Esclavage ... e_musulman