La Malédiction du Cordon Bleu / Big Food et malbouffe
- Mesoke
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Re: La Malédiction du Cordon Bleu / Big Food et malbouffe
Une vidéo sur le chocolat, de la production de cacao à la vente.
On y apprend :
- qu'on déforeste à mort, à coup de glyphosate, et sans aucune protection, pour planter toujours plus de cacaoyers. Et que c'est écologiquement crétin, vu que le cacaoyer est une plante de sous-bois, qui aime l'ombre. Du coup on a des plants qui poussent vite, produisent vite, et meurent vite, mais c'est pas grave.
- que des enfants sont enlevés, ou au mieux achetés à leur famille, pour servir d'esclave dans certaines plantations de cacao.
- qu'il y a très peu d'acteurs sur la transformation de fèves de cacao en produit semi fini utilisables par les artisans et les industriels
- que pour obtenir du beurre de cacao, soit on presse les fèves, soit, méthode plus moderne et rapide, on .... mélange avec des hydrocarbures, ce qui sépare le gras du reste. Et on n'a aucun moyen de savoir le mode de production utilisé, car seule la liste des ingrédients est obligatoire sur l'étiquette, pas les modes de fabrication.
- qu'on peut remplacer du beurre de cacao par des huiles végétales moins chères, genre huile de palme, jusqu'à 5% du poids total
- que le chocolat en poudre est une grosse arnaque, s'il n'est pas 100% cacao
- que même les chocolatiers artisanaux ne sont pas tous gage de qualité, vu que très peu font leur propre chocolat, mais achètent de la matière à des gros industriels
- qu'on trouve des grenouilles en chocolats Harry Potter à plus de 1000€/kg sur Amazon ... Avec un gros bout de plastoc qui enferme 15g de grenouille en chocolat au lait de base, pour 17 balles ! Mais y'a une carte Harry Potter à collectionner en plus ...
Je n'aime pas le présentateur, son ton pédant. Mais, pour ce que j'en ai déjà vérifié sur ce reportage, et sur d'autres qu'il a déjà sorti sur la nourriture (sur le miel notamment), ce qu'il dit est sourcé. Par contre le truc c'est qu'il a une boutique de vente de produits artisanaux, en lien avec ses reportages. Boutique avec des prix abusés, genre du miel à plus de 50€ le kilo ...
On y apprend :
- qu'on déforeste à mort, à coup de glyphosate, et sans aucune protection, pour planter toujours plus de cacaoyers. Et que c'est écologiquement crétin, vu que le cacaoyer est une plante de sous-bois, qui aime l'ombre. Du coup on a des plants qui poussent vite, produisent vite, et meurent vite, mais c'est pas grave.
- que des enfants sont enlevés, ou au mieux achetés à leur famille, pour servir d'esclave dans certaines plantations de cacao.
- qu'il y a très peu d'acteurs sur la transformation de fèves de cacao en produit semi fini utilisables par les artisans et les industriels
- que pour obtenir du beurre de cacao, soit on presse les fèves, soit, méthode plus moderne et rapide, on .... mélange avec des hydrocarbures, ce qui sépare le gras du reste. Et on n'a aucun moyen de savoir le mode de production utilisé, car seule la liste des ingrédients est obligatoire sur l'étiquette, pas les modes de fabrication.
- qu'on peut remplacer du beurre de cacao par des huiles végétales moins chères, genre huile de palme, jusqu'à 5% du poids total
- que le chocolat en poudre est une grosse arnaque, s'il n'est pas 100% cacao
- que même les chocolatiers artisanaux ne sont pas tous gage de qualité, vu que très peu font leur propre chocolat, mais achètent de la matière à des gros industriels
- qu'on trouve des grenouilles en chocolats Harry Potter à plus de 1000€/kg sur Amazon ... Avec un gros bout de plastoc qui enferme 15g de grenouille en chocolat au lait de base, pour 17 balles ! Mais y'a une carte Harry Potter à collectionner en plus ...
Je n'aime pas le présentateur, son ton pédant. Mais, pour ce que j'en ai déjà vérifié sur ce reportage, et sur d'autres qu'il a déjà sorti sur la nourriture (sur le miel notamment), ce qu'il dit est sourcé. Par contre le truc c'est qu'il a une boutique de vente de produits artisanaux, en lien avec ses reportages. Boutique avec des prix abusés, genre du miel à plus de 50€ le kilo ...
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Re: La Malédiction du Cordon Bleu / Big Food et malbouffe
non c'est juste du bon sens.vivarais a écrit : ↑20 janvier 2023 12:07c'est vraiment une phobie que de vouloir lire une étiquette avant d'acheter un produitMesoke a écrit : ↑20 janvier 2023 10:20 Une vidéo expliquant le calcul du Nitriscore, histoire de savoir lire et comprendre des étiquettes de produits alimentaires.
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Re: La Malédiction du Cordon Bleu / Big Food et malbouffe
Je n'ai pas tout lu. Mais je note du nouveau . Un peu flemmard pour cuisiner, j'achète souvent des barquettes, de la charcuterie et des petits plats industriels. Mais depuis la crise et l'inflation, je n'arrête pas d'en jeter après y avoir goûté. C'est immangeable. Je jette, je jette. Merci aux industriels agro-alimentaires. Une fois j'ai même jeté un poulet que je venais de faire rôtir au four, je l'ai pas digéré... 

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Re: La Malédiction du Cordon Bleu / Big Food et malbouffe
J’ai pas tout lu non plus , ça fait au moins .2 pagesTime a écrit : ↑12 avril 2023 19:30 Je n'ai pas tout lu. Mais je note du nouveau . Un peu flemmard pour cuisiner, j'achète souvent des barquettes, de la charcuterie et des petits plats industriels. Mais depuis la crise et l'inflation, je n'arrête pas d'en jeter après y avoir goûté. C'est immangeable. Je jette, je jette. Merci aux industriels agro-alimentaires. Une fois j'ai même jeté un poulet que je venais de faire rôtir au four, je l'ai pas digéré...![]()


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Re: La Malédiction du Cordon Bleu / Big Food et malbouffe
Merci de rappeler que ce combat pathétique contre les OGM est symbolique et complètement irrationnel.Mesoke a écrit : ↑31 décembre 2022 13:31Techniquement, les OGM ont peu de chance d'être problématiques. C'est juste des plantes dont on a modifié un gène, et on sait faire ça de manière très précise aujourd'hui, pour qu'elle synthétise naturellement, en utilisant son attirail chimique naturel, une protéine qui lui sera utile, et sera surtout utile aux humains qui la cultivent.lotus95 a écrit : ↑30 décembre 2022 09:55 Autre exemple qui démontre qu'il y a une tendance au niveau mondial , peu claire pour l'instant, mais dont l'impact sur l'alimentation risque de ne pas être neutre : Bill Gates est devenu en 2021 le plus grand propriétaire de surfaces agricoles aux US , son mariage avec Monsanto qui détient le quasi monopole des semences transgéniques ne présage à mon sens rien de bon ... entre conservateurs et additifs à tout va , et aliments génétiquement modifiés , on ne sait que choisir ...![]()
Il faut faire attention au procédé, car on sait qu'un gène peut affecter plusieurs caractéristiques, et qu'on peut difficilement prévoir des effets secondaires en avance. Mais, globalement, bidouiller des plantes pour les adapter aux humains c'est ce qu'on fait depuis 10 000 ans de domestication végétale. Seule la méthode change, mais le principe de base est le même.
Mais parmi les bienfaits potentiels des OGM, on peut avoir des plantes moins gourmandes en eau (qui, donc nécessitent moins d'arrosage, moins d'utilisation d'eau, qui se raréfie, pour l'agriculture), plus de résistance à des prédateurs (et donc moins de besoin en produits agrochimiques), ou des caractéristiques nouvelles et utiles. Genre le riz doré, un riz enrichi en vitamine C, créé pour palier aux carences en vitamine C de populations à l'agriculture vivrière sous-développée.
Et parmi les problèmes des OGM, on trouve le fait que, donc, modifier un gène peut avoir des effets incontrôlables (même si peu probablement dangereux), ou, surtout, que c'est principalement un outil au service de l'industrie agro-alimentaire productiviste, et au détriment de pratiques agricoles plus intelligentes. A quoi bon varier les cultures pour éviter les prédateurs si une plante OGM permet une immense monoculture ? A quoi bon s'embêter avec des paillis, des rotations de cultures pour avoir un sol plus meuble et qui draine mieux, si on peut avoir une plante OGM qui nécessite moins d'eau ?
Bref, les OGM c'est loin du gros monstre méchant que les pseudo-écolos combattent sans le comprendre. Mais c'est pas non plus la panacée ...
Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve.
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Re: La Malédiction du Cordon Bleu / Big Food et malbouffe
Mais non , en fait faut lire toute la recette et ne pas pratiquer avant d’avoir tout lu .....comme ici

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Re: La Malédiction du Cordon Bleu / Big Food et malbouffe
il n'y a pas mieux que ces produits pour chopper un cancer ou autre.Time a écrit : ↑12 avril 2023 19:30 Je n'ai pas tout lu. Mais je note du nouveau . Un peu flemmard pour cuisiner, j'achète souvent des barquettes, de la charcuterie et des petits plats industriels. Mais depuis la crise et l'inflation, je n'arrête pas d'en jeter après y avoir goûté. C'est immangeable. Je jette, je jette. Merci aux industriels agro-alimentaires. Une fois j'ai même jeté un poulet que je venais de faire rôtir au four, je l'ai pas digéré...![]()
je ne parle même pas de l’obésité qui guette avec ces produits farcis de sucre.
c'est ça, l'industrialisation de la société, l'avidité des dirigeants, qui en plus nourrissent les professions de santé comparables à un mammouth en France.
c'est tout bénéf pour l'état.
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Re: La Malédiction du Cordon Bleu / Big Food et malbouffe
Vous pouvez en congeler une partie, dans des petites barquettes, et que vous ressortirez le jour ou vous avez la flemme de cuisiner.
Une alternative intéressante aux plats tout prêts et sans gaspillage !

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Re: La Malédiction du Cordon Bleu / Big Food et malbouffe
oui d'autant plus que l'on peut acheter des sachet que l'on peut mettre sous vide avec une machine pour presque rien.
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Re: La Malédiction du Cordon Bleu / Big Food et malbouffe
OuiPatchouli38 a écrit : ↑13 avril 2023 13:35Vous pouvez en congeler une partie, dans des petites barquettes, et que vous ressortirez le jour ou vous avez la flemme de cuisiner.
Une alternative intéressante aux plats tout prêts et sans gaspillage !![]()

Il m'est aussi arrivé plusieurs fois d'acheter de la charcuterie en différents lieux que j'avais déjà consommée sans problème, mais qui ces derniers mois avait un véritable goût de carne à l'ouverture ! Ou des barquettes de crudités avec une nouvelle sauce huileuse écoeurante (ne pas oublier que l'huile est devenue très chère). Pareil, directement à la poubelle.
En conséquence je me dis très sérieusement que depuis la début de la crise énergétique :
Soit les industriels nourrissent plus mal le bétail
Soit ils mettent plus de déchets dans leurs productions
Soit il y a un problème de chaîne du froid en relevant la réfrigération d'1 degré ou 2 pour économiser (au niveau du transport ou du supermarché).
J'y vois des dérives et on devrait durcir les contrôles, mais il faut pas rêver.
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Re: La Malédiction du Cordon Bleu / Big Food et malbouffe
Bon si je comprends bien ..
La malbouffe c'est pas bien .. C'est ça, j'ai bon ?
La malbouffe c'est pas bien .. C'est ça, j'ai bon ?
En politique, ce qu'il y a de plus difficile à apprécier et à comprendre c'est ce qui se passe sous nos yeux.
Alexis de Tocqueville
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Re: La Malédiction du Cordon Bleu / Big Food et malbouffe
Oui sinon on appellerait ça la bienbouffe


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Re: La Malédiction du Cordon Bleu / Big Food et malbouffe
La solution c'est de faire sa cuisine soi même avec des produits sains et naturels, mon AMAP est là pour ça. Chez moi, pizzas, crêpes, yaourts, confitures, soupes, compotes, plats cuisinés, tout est fait maison !
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Re: La Malédiction du Cordon Bleu / Big Food et malbouffe
Je me permets de poster cet article ici :
Faudrait-il rendre le nutri-score obligatoire pour aider les Français à mieux manger ?
A, B, C, D, E. Cinq lettres qui aident à mieux choisir ses produits alimentaires au quotidien depuis 2017, en France. Cette notation appelée « nutri-score » a été conçue par l’épidémiologiste français Serge Hercberg. Mais son affichage facultatif « est un frein à l’amélioration des recettes » par les industriels de l’industrie agroalimentaire, déplore ce mercredi 12 avril 2023 l’association de consommateurs UFC-Que Choisir, qui voudrait rendre le nutri-score obligatoire.
C’est une lettre du A au E, verte, jaune orange ou rouge, appelée « nutri-score ». Apposée sur de nombreux produits alimentaires distribués en supermarchés, cette « note » permet de savoir d’un coup d’œil si on a affaire à un produit de bonne qualité nutritionnelle. Le nutri-score, adopté en France en 2017, est désormais présent dans plusieurs pays européens, comme l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne ou les Pays-Bas, et son utilisation est recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais « le caractère facultatif du nutri-score est un frein à l’amélioration des recettes » chez les industriels de l’agroalimentaire, déplore l’association de consommateurs UFC-Que Choisir, ce mercredi 12 avril 2023. Elle presse la France « de se mobiliser pour défendre le nutri-score auprès des autorités européennes », et la Commission européenne « de le rendre obligatoire dans l’Union ».
Un outil de santé publique validé par la science
À la base de ce système de notation, on retrouve les travaux du Français Serge Hercberg. À la tête de l’Équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (Eren) rattachée à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), c’est lui qui a imposé ce procédé pour calculer le score d’un produit alimentaire. « Nous avons proposé cette notation à la lumière d’autres logos répondant aux éléments à prendre en compte dans le nutri-score, et en tenant compte des connaissances scientifiques déjà existantes », nous expliquait Serge Hercberg en 2021.
Le nutri-score est le résultat d’un calcul de bons et de mauvais points. Pour classer chaque produit, il prend en compte, sur 100 grammes, la teneur en nutriments et aliments à favoriser d’une part (c’est-à-dire les fibres, protéines, fruits et légumes, légumes secs, etc.) et la teneur en nutriments à limiter (c’est-à-dire les calories, acides gras saturés, sucres, etc.). Les résultats du calcul donnent une valeur comprise entre -15 et 40. Le A (vert) correspond à une valeur comprise entre -15 et -2, le B (vert clair) de -1 à 3, le C (jaune) de 4 à 11, le D (orange) de 12 à 16 et le E (rouge) de 17 à 40.
Ce système fait ses preuves, selon son créateur. « Les clients qui se nourrissent en appliquant les principes du nutri-score ont moins de cancers, moins d’obésité, moins de diabète, moins de maladies cardio-vasculaires », soulignait-il, avec le soutien d’une étude publiée en 2020 menée sur les menus de 500 000 Européens.
Ne pas mélanger les catégories d’aliments
Le nutri-score a sa page dédiée sur le site internet de Santé publique France. Il faut bien comprendre que la note de A à E ne permet de comparer que des produits au sein d’un même rayon ou d’une même catégorie, comme les céréales ou les gâteaux (on ne va pas comparer de l’huile à une purée de carottes) ; ou bien de comparer un même produit de différentes marques, comme un plat préparé ou une glace ; ou bien encore de comparer des produits qui se consomment à la même étape du repas (par exemple, des desserts).
Stanislas Trolonge, diététicien nutritionniste à Bordeaux, rappelait certaines limites du nutri-score : « Il s’appuie sur l’idée que si un produit est sucré, gras et riche en sel, il est nocif, nous disait-il en 2021. Mais certains aliments, comme les huiles, sont importants pour apporter certains nutriments indispensables. Le risque est donc que certains aliments soient vus comme négatifs, alors qu’ils sont indispensables pour notre santé. »
Des limites inhérentes au nutri-score
À noter aussi que le nutri-score ne note pas le degré de transformation ni la présence ou non d’additifs dans le produit alimentaire. Le créateur du nutri-score, Serge Hercberg, n’a jamais contesté ces critiques-là, inhérentes au principe nutritionnel de la notation : « Tous les logos nutritionnels ont pour limite de n’informer que sur le côté nutritionnel, soulignait-il. Cela ne prend pas en compte les additifs ou la présence de pesticides, par exemple. Mais ce n’est pas quelque chose qu’on peut reprocher au nutri-score. Aujourd’hui, on n’est pas capable, scientifiquement, d’agréger toutes ces informations dans un indicateur unique. » Et d’inviter donc les consommateurs à chercher des informations complémentaires, comme le label Agriculture biologique, par exemple, et à regarder le nombre d’additifs présents dans les produits.
Le nutri-score est cependant amené à changer « en fonction de l’évolution des connaissances scientifiques dans le domaine de la nutrition et de l’expérience de son déploiement en condition réelle », précisait aussi le Pr Serge Hercberg en 2022, face aux critiques émises par les détracteurs du nutri-score – comme l’industriel Lactalis ou bien la Confédération générale de Roquefort, qui l’estimaient « injuste ».
Des critères révisés en 2022
L’algorithme du logo nutritionnel a ainsi été révisé l’an dernier, prévoyant de nouveaux critères pour certains produits. C’est le cas de la viande rouge, par exemple. Elle fera l’objet d’une règle spécifique opérant « une nette discrimination » entre les produits à base de viande rouge et de volaille. « Cette modification permet un meilleur alignement entre le classement opéré par le nutri-score et les recommandations nutritionnelles, pour lesquelles une limitation de la consommation de viande rouge est indiquée », souligne l’Eren.
Les fromages ne feront pas l’objet d’une règle particulière, contrairement à ce que demandaient les producteurs et fabricants laitiers qui estiment leurs produits injustement mal notés. Ils accusent le nutri-score de défavoriser les produits régionaux. Avec le nouvel algorithme, les « fromages à pâte dure avec des quantités limitées de sel », comme l’emmental, bénéficieront cependant d’une notation plus favorable et pourront atteindre la catégorie C.
Enfin, les produits à forte teneur en sucre et en sel seront, eux, notés plus sévèrement. C’est le cas des produits laitiers sucrés qui se classeront généralement en catégorie C, contre A ou B jusqu’alors. L’objectif étant de les distinguer plus fortement de leurs variantes non sucrées.
« Le nutri-score ne dit pas si un produit est bon pour la santé »
« Le nutri-score n’invente rien. Il ne fait que reprendre les données de compositions nutritionnelles qui sont sur la face arrière du produit, soulignait encore Serge Hercberg. Le roquefort contient des graisses saturées et du sel, donc il est classé E. Cela ne veut pas dire du tout qu’il ne faut pas en manger. Le nutri-score ne dit pas si un produit est bon pour la santé, il dit que le produit doit être consommé en quantités raisonnables. »
Six ans après le choix par la France du nutri-score comme modèle officiel, la part des marques nationales refusant d’afficher le logo couvre encore « près des deux tiers des volumes des ventes », dénonce aujourd’hui l’UFC-Que choisir, qui a comparé la répartition globale des nutri-scores pour sept familles de produits. Le nutri-score est encore trop peu présent dans les rayons des biscuits et gâteaux industriels, des produits chocolatés, des sauces, des glaces et sorbets, pointe l’association : « Ce refus de pans entiers de l’industrie alimentaire d’afficher le nutri-score […] prive les consommateurs d’un outil d’autant plus nécessaire que l’offre est particulièrement déséquilibrée dans ces rayons », estime l’UFC-Que choisir.
https://www.ouest-france.fr/leditiondus ... dd971ac818
Faudrait-il rendre le nutri-score obligatoire pour aider les Français à mieux manger ?
A, B, C, D, E. Cinq lettres qui aident à mieux choisir ses produits alimentaires au quotidien depuis 2017, en France. Cette notation appelée « nutri-score » a été conçue par l’épidémiologiste français Serge Hercberg. Mais son affichage facultatif « est un frein à l’amélioration des recettes » par les industriels de l’industrie agroalimentaire, déplore ce mercredi 12 avril 2023 l’association de consommateurs UFC-Que Choisir, qui voudrait rendre le nutri-score obligatoire.
C’est une lettre du A au E, verte, jaune orange ou rouge, appelée « nutri-score ». Apposée sur de nombreux produits alimentaires distribués en supermarchés, cette « note » permet de savoir d’un coup d’œil si on a affaire à un produit de bonne qualité nutritionnelle. Le nutri-score, adopté en France en 2017, est désormais présent dans plusieurs pays européens, comme l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne ou les Pays-Bas, et son utilisation est recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais « le caractère facultatif du nutri-score est un frein à l’amélioration des recettes » chez les industriels de l’agroalimentaire, déplore l’association de consommateurs UFC-Que Choisir, ce mercredi 12 avril 2023. Elle presse la France « de se mobiliser pour défendre le nutri-score auprès des autorités européennes », et la Commission européenne « de le rendre obligatoire dans l’Union ».
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À la base de ce système de notation, on retrouve les travaux du Français Serge Hercberg. À la tête de l’Équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (Eren) rattachée à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), c’est lui qui a imposé ce procédé pour calculer le score d’un produit alimentaire. « Nous avons proposé cette notation à la lumière d’autres logos répondant aux éléments à prendre en compte dans le nutri-score, et en tenant compte des connaissances scientifiques déjà existantes », nous expliquait Serge Hercberg en 2021.
Le nutri-score est le résultat d’un calcul de bons et de mauvais points. Pour classer chaque produit, il prend en compte, sur 100 grammes, la teneur en nutriments et aliments à favoriser d’une part (c’est-à-dire les fibres, protéines, fruits et légumes, légumes secs, etc.) et la teneur en nutriments à limiter (c’est-à-dire les calories, acides gras saturés, sucres, etc.). Les résultats du calcul donnent une valeur comprise entre -15 et 40. Le A (vert) correspond à une valeur comprise entre -15 et -2, le B (vert clair) de -1 à 3, le C (jaune) de 4 à 11, le D (orange) de 12 à 16 et le E (rouge) de 17 à 40.
Ce système fait ses preuves, selon son créateur. « Les clients qui se nourrissent en appliquant les principes du nutri-score ont moins de cancers, moins d’obésité, moins de diabète, moins de maladies cardio-vasculaires », soulignait-il, avec le soutien d’une étude publiée en 2020 menée sur les menus de 500 000 Européens.
Ne pas mélanger les catégories d’aliments
Le nutri-score a sa page dédiée sur le site internet de Santé publique France. Il faut bien comprendre que la note de A à E ne permet de comparer que des produits au sein d’un même rayon ou d’une même catégorie, comme les céréales ou les gâteaux (on ne va pas comparer de l’huile à une purée de carottes) ; ou bien de comparer un même produit de différentes marques, comme un plat préparé ou une glace ; ou bien encore de comparer des produits qui se consomment à la même étape du repas (par exemple, des desserts).
Stanislas Trolonge, diététicien nutritionniste à Bordeaux, rappelait certaines limites du nutri-score : « Il s’appuie sur l’idée que si un produit est sucré, gras et riche en sel, il est nocif, nous disait-il en 2021. Mais certains aliments, comme les huiles, sont importants pour apporter certains nutriments indispensables. Le risque est donc que certains aliments soient vus comme négatifs, alors qu’ils sont indispensables pour notre santé. »
Des limites inhérentes au nutri-score
À noter aussi que le nutri-score ne note pas le degré de transformation ni la présence ou non d’additifs dans le produit alimentaire. Le créateur du nutri-score, Serge Hercberg, n’a jamais contesté ces critiques-là, inhérentes au principe nutritionnel de la notation : « Tous les logos nutritionnels ont pour limite de n’informer que sur le côté nutritionnel, soulignait-il. Cela ne prend pas en compte les additifs ou la présence de pesticides, par exemple. Mais ce n’est pas quelque chose qu’on peut reprocher au nutri-score. Aujourd’hui, on n’est pas capable, scientifiquement, d’agréger toutes ces informations dans un indicateur unique. » Et d’inviter donc les consommateurs à chercher des informations complémentaires, comme le label Agriculture biologique, par exemple, et à regarder le nombre d’additifs présents dans les produits.
Le nutri-score est cependant amené à changer « en fonction de l’évolution des connaissances scientifiques dans le domaine de la nutrition et de l’expérience de son déploiement en condition réelle », précisait aussi le Pr Serge Hercberg en 2022, face aux critiques émises par les détracteurs du nutri-score – comme l’industriel Lactalis ou bien la Confédération générale de Roquefort, qui l’estimaient « injuste ».
Des critères révisés en 2022
L’algorithme du logo nutritionnel a ainsi été révisé l’an dernier, prévoyant de nouveaux critères pour certains produits. C’est le cas de la viande rouge, par exemple. Elle fera l’objet d’une règle spécifique opérant « une nette discrimination » entre les produits à base de viande rouge et de volaille. « Cette modification permet un meilleur alignement entre le classement opéré par le nutri-score et les recommandations nutritionnelles, pour lesquelles une limitation de la consommation de viande rouge est indiquée », souligne l’Eren.
Les fromages ne feront pas l’objet d’une règle particulière, contrairement à ce que demandaient les producteurs et fabricants laitiers qui estiment leurs produits injustement mal notés. Ils accusent le nutri-score de défavoriser les produits régionaux. Avec le nouvel algorithme, les « fromages à pâte dure avec des quantités limitées de sel », comme l’emmental, bénéficieront cependant d’une notation plus favorable et pourront atteindre la catégorie C.
Enfin, les produits à forte teneur en sucre et en sel seront, eux, notés plus sévèrement. C’est le cas des produits laitiers sucrés qui se classeront généralement en catégorie C, contre A ou B jusqu’alors. L’objectif étant de les distinguer plus fortement de leurs variantes non sucrées.
« Le nutri-score ne dit pas si un produit est bon pour la santé »
« Le nutri-score n’invente rien. Il ne fait que reprendre les données de compositions nutritionnelles qui sont sur la face arrière du produit, soulignait encore Serge Hercberg. Le roquefort contient des graisses saturées et du sel, donc il est classé E. Cela ne veut pas dire du tout qu’il ne faut pas en manger. Le nutri-score ne dit pas si un produit est bon pour la santé, il dit que le produit doit être consommé en quantités raisonnables. »
Six ans après le choix par la France du nutri-score comme modèle officiel, la part des marques nationales refusant d’afficher le logo couvre encore « près des deux tiers des volumes des ventes », dénonce aujourd’hui l’UFC-Que choisir, qui a comparé la répartition globale des nutri-scores pour sept familles de produits. Le nutri-score est encore trop peu présent dans les rayons des biscuits et gâteaux industriels, des produits chocolatés, des sauces, des glaces et sorbets, pointe l’association : « Ce refus de pans entiers de l’industrie alimentaire d’afficher le nutri-score […] prive les consommateurs d’un outil d’autant plus nécessaire que l’offre est particulièrement déséquilibrée dans ces rayons », estime l’UFC-Que choisir.
https://www.ouest-france.fr/leditiondus ... dd971ac818
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