lotus95 a écrit : ↑27 avril 2023 14:34
Patchouli38 a écrit : ↑27 avril 2023 12:50
Vous omettez le fait que des personnes au chômage refusent certains emplois parce qu'il faut travailler le samedi, cela est arrivé à l'ex-copain d'une amie de ma fille. Il a refusé un CDI parce qu'il fallait travailler un samedi sur deux. Le cas est marginal mais il existe également.
D'autres refusent un contrat d'apprentissage parce qu'ils doivent retourner à l'école. J'ai également connu ce type de cas lors d'une réunion d'information.
Lorsque j'ai été licenciée pour inaptitude suite à mon accident de travail, je ne voulais pas non plus retourner à l'école. Et je me suis rendue compte par la suite que c'était le seul moyen de retrouver un emploi. J'ai signé un contrat d'apprentissage avec l'école et la Fonction publique d'Etat ou est situé mon poste. J'ai eu mon BAC en 2019, et à la fin de mon contrat, j'ai été embauchée en CDD pendant un an, puis j'ai été titularisée en 2019. Imaginez si j'avais continuer à refuser de retourner en cours ? Peut-être qu'à cette heure-ci, je serai encore au chômage.
Beaucoup de chômeurs mettent la barre trop haute et ont parfois de trop grandes exigences, se mettent des barrières. Pour certains diplômés, on peut le comprendre, mais pour les autres...
Non je n'omet rien , je pense que les cas particuliers qu'on ne sait pas mesurer ne peuvent pas faire une généralité
Personnellement, dans ma période de recherche d'emploi il y a quelques années, j'ai été confrontée au jeunisme pratiqué dans le métier que j'ai exercé pendant plus de 15 ans ... profils de 30-35 ans privilégiés ... quelle claque de s'apercevoir qu'à 40-45 ans , on est déjà mort sur le marché du travail dans certains secteurs et pour la plupart des employeurs ... de quoi bien mesurer l'hypocrisie actuelle qui prétend que les individus peuvent travailler jusqu'à 64 ans
Et lorsque j'ai cherché à me réorienter vers d'autres métiers, combien de fois ma candidature a été écartée parce que "j'allais m'emmerder"... combien de fois j'ai eu droit à des entretiens inquisiteurs qui cherchaient des poux dans mon cv pour comprendre pourquoi je postulais à certains postes ... c'est une pratique qu'on voit quasiment dans tous les cabinets de recrutement , à croire que les employeurs ont du temps à perdre en masturbation intellectuelle plutôt qu'à être dans le pragmatisme pur et pourvoir les postes sans a priori débiles.
Et je passe sur les 80-90% de cas où les demandeurs d'emploi ne savent même pas pourquoi leurs candidatures ne sont pas retenues ...
pour avoir contribué à l'accompagnement de demandeurs d'emplois, je sais qu'on retrouve ces cas de figure assez fréquemment , et je comprends que certains finissent par être découragés face à autant d'hypocrisie
Alors je ne juge pas à l'aveugle , dans les petits groupes que j'ai accompagnés , j'ai vu plus de gens mal dans leur peau et découragés que de fumistes assistés ; personne ne sait dire aujourd'hui combien profitent de ces aides modiques dans la masse de gens découragés par un marché du travail étriqué et plein de préjugés , sans parler de ceux qui sont en incapacité de travailler pour une raison ou une autre.
Mais le quidam qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez préfère le confort des amalgames faciles à la nuance et au discernement, d'autant plus si l'Etat l'encourage dans cette voie ...
Et autant dire que j'aurais aimé qu'on mette autant de zèle à traquer les évadés fiscaux et magouilleurs en col blanc , et ceux qui empochent des aides astronomiques sans contrepartie ... on parle là de centaines de milliards par an , le RSA c'est 8 à 10 milliards ..
Et bien là, le problème ne vient pas du gouvernement, mais de la mentalité de beaucoup d'entreprises qui nous considèrent comme "vieux" dès l'âge de 45 ans, et dans ce cas, ce sont les mentalités qu'il faut changer. L'hypocrisie viendrait plutôt des entreprise cultivant le "jeunisme" et non du gouvernement.
Concernant la "masturbation intellectuelle" des recruteurs, cela n'est que votre propre ressenti. Mais vous êtes-vous seulement intéressée sur le pourquoi de toutes ces questions ? Je suis passée de l'autre côté de la barrière car je travaille dans un service recrutement. Déjà, il faut savoir que les recruteurs font face à de nombreuses candidatures, et ces nombreuses questions sont plutôt là pour comprendre les motivations du candidat : pourquoi ils ont choisi ce poste et pas un autre ? D'autres questions sont posées pour tester le candidat, son positionnement face à certains événements (si deux collègues se battent, quelle est sa réaction ?), etc. Leur but est de trouver le bon candidat qui saura réagir face à certains événements liés à son poste ou à son environnement de travail, etc. Et c'est ce que vous considérez comme de la masturbation intellectuelle.
Par ailleurs, vous dites avoir postulé vers d'autres métiers, cela prouve bien que vous n'avez jamais baissé les bras. Mais mettez-vous aussi à la place du recruteur : il se demande aussi pourquoi vous avez fait un virage à 180° et postulé à un poste n'ayant rien à voir avec votre expérience pro ou votre formation initiale. C'est tout de même légitime qu'il se pose ce genre de question et de savoir vos motivations sur ce poste.
Vous dites également que les demandeurs d'emploi ne savent pas pourquoi ils n'ont pas été retenu : ce sont-ils seulement donner la peine d'appeler ou d'écrire au recruteur afin de connaître les raisons de leur refus ? Il arrive que, des candidats, dans mon service, le fasse ceci "afin s’améliorer lors d'entretiens futures". Bien entendu, certains recruteurs ne répondent pas ou répondent mal, mais comme vous dites, il ne faut pas non plus en faire une généralité.
Mes collègues chargé.es de recrutement font face à un même type de question couramment posées par les candidats : déjà, la première chose qui les intéresse c'est tous les avantages offert par l'entreprise (CE, restauration, chèque-vacances), l'intérêt du poste vient juste après. Plutôt limite les motivations, vous en conviendrez. Ce qui induit le fait que la petite entreprise qui ne peut rien proposer en terme d'avantage, ne fait pas le poids.
Une dernière chose, très souvent, les demandeurs d'emploi font une "lettre type", toujours la même, qu'ils envoient à diverses entreprises, et également là même quand ils répondent à une offre d'emploi, et c'est là ou se trouve le danger. Une lettre de motivation n'est pas qu'une simple lettre d'accompagnement mais bien un complément du CV. Quand un recruteur fait fasse à deux CV à compétences égales, c'est la lettre de motivation qui départagera les deux candidats. Je sais bien qu'il est très difficile d'élaborer une lettre de motivation, et pourtant, c'est parfois elle qui permet de décrocher un entretien.
Le marché de l'emploi est cruelle ou la concurrence est rude et sans pitié, c'est pour cette raison qu'il est important de bien travailler son CV et sa lettre de motivation, de bien préparer son entretien : répondre aux questions en évitant les pièges, se renseigner auparavant sur l'entreprise, s'intéresser au poste en posant diverses questions. Etre cohérent dans ses paroles, etc.
C'est souvent bien facile de toujours accuser les autres, mais bien souvent, il est plus judicieux aussi de se remettre en question, de se demander ce qui coince, et comment faire pour mieux réussir son entretien, revoir ses méthodes de recherche, etc.
Toujours accuser les autres ne nous aide pas à avancer, bien au contraire.
"La valeur ne dépend pas de la religion, mais de l'amour qui nous fait considérer l'autre comme un frère ou une sœur"
Sœur Emmanuelle
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