lotus95 a écrit : ↑20 juillet 2023 16:29
Les aboiements des chiens de garde de la pensée climatique
25 juin 2023 / Association des climato-réalistes
https://www.climato-realistes.fr/la-moy ... puis-2015/
Rémy Prud’homme
Parler de réchauffement du globe, c’est dire que la température moyenne du globe augmente avec le temps. Ou plus exactement la moyenne des températures du globe. Evaluer cette moyenne n’est pas chose facile. La température en un point varie d’heure en heure et de jour en jour, et beaucoup (des amplitudes journalières de 10 degrés ne sont pas rares), et il y a des millions de points à prendre en compte. Les relevés des stations météorologiques, et des satellites depuis une quarantaine d’années, produisent des milliards d’informations brutes. Elles doivent être exploitées, éventuellement amendées, parfois extrapolées, et surtout moyennées. On a des centaines de points d’observation pour l’Europe, trois ou quatre seulement pour l’Antarctique, qui occupe une plus grande surface que l’Europe : il y a plusieurs façons d’en calculer une moyenne.
La moyenne des températures du globe n’a pas augmenté depuis 2015
Quatre institutions, et quatre seulement, font depuis une vingtaine d’années ce travail lourd et ingrat, et le publient : une en Angleterre (le Hadley Center, gérée par la Météo nationale et l’Université d’Est Anglia) et trois aux Etats-Unis : le GISS, lié à la NASA ; l’UAH, de l’Université d’Alabama ; et le RSS, une entreprise californienne). Heureusement, les évolutions des températures moyennes publiées par ces quatre institutions sont généralement très semblables, ce qui est plutôt rassurant.
Christian Gerondeau, dans un ouvrage récent intitulé Le Climat par les chiffres, analyse les évolutions des températures mensuelles moyennes de 2015 à 2023 présentées par ces quatre sources, données qui sont disponibles facilement et gratuitement sur la toile. Dans les quatre cas, les températures stagnent ou plus exactement diminuent lentement, comme le montre les courbes ci-dessous :
Températures mensuelles relatives 2015-2022 (selon les 4 sources de données)
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Les droites de régression linéaires ont toutes une pente (faiblement) négative [1]. Il n’y a aucun doute scientifique sur le fait que la moyenne des températures du globe n’a pas augmenté depuis 2015, et qu’elle a même légèrement diminué. L’analyse factuelle de Gerondeau lui a valu une volée de bois vert (c’est le mot propre). Christian Gerondeau n’a bien entendu pas besoin de moi pour se défendre, mais cet épisode mérite cependant un petit commentaire.
En soi (et Gerondeau est le premier à le souligner) cette réalité n’est pas très significative. Elle ne dit pas grand-chose sur l’évolution du climat, qui s’apprécie sur de plus longues durées, et elle ne permet aucune prévision sérieuse sur l’évolution future des températures. Cette moyenne concerne le globe, et ne dit pas grand-chose sur l’évolution des températures dans un pays donné, par exemple en France. Ce qui est significatif, en revanche, c’est ce que les réactions à cette constatation vérifiable révèlent sur le discours (on n’ose dire : la pensée) dominant et officiel sur le climat.
L’incroyable faiblesse intellectuelle de l’argumentation de l’AFP
Notons d’abord la violence de la réaction de l’Agence France-Presse, une entreprise publique, parfois présentée comme « la voix de la France »). Elle publie une photographie de Christian Gerondeau et de son dernier ouvrage avec en gros et en rouge un pavé marqué FAUX. Ce jugement est le résultat d’un « fact checking » (sic) de « AFP factuel » (sic). Dans leur longue diatribe, nos vérificateurs patentés cachent soigneusement que Christian Gerondeau, ce prétendu falsificateur de statistiques, est polytechnicien. Ce méchant ose mettre en évidence une réalité qui correspond mal à la doxa, et doit donc être discrédité à n’importe quel prix.
Relevons ensuite l’incroyable faiblesse intellectuelle de l’argumentation de l’AFP. La preuve que Gérondeau ment, nous dit l’AFP, c’est que les neuf années considérées sont toutes parmi les plus chaudes jamais enregistrées. En réalité, une courbe peut augmenter lentement de 1950 à 2015 puis se stabiliser de 2015 à 2023 : les données des années 2015-2023 seront plus élevées que celles de toutes les années antérieures, et en même temps caractérisées par une stagnation. Un enfant de dix ans comprend cela. Ou bien les salariés de « AFP Factuel » (sic) sont ignorants au point de ne pas en être capables (ce qui est tout de même peu vraisemblable), ou bien ils mentent délibérément.
La « pause » de 8 années de la hausse des températures n’infirme nullement l’idée d’un réchauffement de la planète. Mais elle infirme l’idée, répétée à satiété, de l’accélération de ce réchauffement, qui induit la notion cruciale d’urgence climatique. Une accélération, c’est une augmentation qui augmente. On a ici une augmentation qui s’arrête, et même qui diminue, l’exact contraire d’une accélération. La réalité de la pause montre le caractère mensonger de l’accélération, et contredit donc un article important du dogme. Il faut mettre cette réalité sous le boisseau.
On s’y emploie avec succès. Une enquête de l’IFOP de novembre 2022 auprès d’un échantillon représentatif de Français a posé la question : « la température terrestre depuis l’accord de Paris de 2015 a-t-elle augmenté, stagné, ou diminué ? » 85% répondent : augmenté. On mesure l’ampleur de la désinformation officielle sur le thème du réchauffement. Elle est plus grande encore que sur le thème du nucléaire. En 2017, une enquête comparable d’EDF posait la question : « Indiquez si, selon vous, les centrales nucléaires contribuent à l’effet de serre (au réchauffement climatique) », 78% des Français répondaient : Beaucoup ou un peu. Les mêmes causes produisent les mêmes effets.
On peut se consoler en pensant que le problème est ancien : Quis custodiet ipsos custodes ? ( qui gardera les gardiens ?) demandait déjà Juvénal.