gare au gorille a écrit : ↑02 août 2023 13:27
Ben si c'est la vérité qui vous dérange vous pouvez rester dans vos fantasmes de citadin écolo sur le loup gentil, l'ami des troupeau. Les troupeaux de brebis sont des proies alléchantes pour une meute de loup, et les loups ne restent pas sans manger pendant des semaines puisque je vous explique que la bergère retrouve souvent au matin des cadavres de chevreuils. Elle ne sort jamais la nuit sans son fusil et à tour de rôle avec son mari et son berger il lui arrive de passer la nuit dans son 4/4 pour pouvoir éloigner la meute quand elle s'approche de trop près du troupeau.
Si pour vous le loup est un élément poétique il n'en est pas de même pour tous ceux qui doivent se coltiner sa présence nouvelle, car dans ses souvenirs les loups étaient rarissimes et tous ces problèmes ne se posaient pas.
Le Bambi déchiqueté c'est juste le sort de tous les herbivores de ces Alpages depuis que les loups ont refait leur apparitions, vous pouvez y trouver de la mièvrerie et même vous taper sur les cuisses en rigolant vous ne changerez rien à la réalité de la situation.
Non, la vérité ne me dérange pas.
Au contraire, je la recherche.
Ecolo? Certainement: mais on ne naît pas écolo: on le devient.
Citadin? Absolument pas.
Vous me sortez là une belle collection de VOS fantasmes.
Le Loup n'est pas pour moi un animal poétique et je n'ai pas plus d'intérêt pour lui, que pour un papillon ou un petit oiseau.
Vous savez ces "petits zoizos" à qui des neu neus construisent des cabanes à zoizos pour y mettre des grai-graines.
Voilà toute leur écologie avec "C'est pas Versailles, ici et l'amour de leur clébar qui ne "déchiquette" que des croquettes et des pâtées.
Comme les chats de Mme Le Pen.
Non le Loup n'a rien de poétique, ni d'un symbole .
Seulement ce n'est pas le Diable, ni le Grand Méchant Loup, non plus.
C'est plus les nuisances de l'élevage et son impact sur les écosystèmes, sur les paysages (dont la beauté ne me laisse pas insensible, c'est vrai) qui m'intéressent.
Cet impact (sur beaucoup d'espèces insignifiantes et sans intérêt pour les éleveurs et leurs groupies) m'a amené à m'intéresser à l'Ours. Il tient une place très spéciale dans la propagande mensongère et obscurantiste des éleveurs sur "l'entretien" de la nature.
Au loup ensuite, mais pas que.
Vous commencez à admettre que les éleveurs se battent contre un CHANGEMENT.
Et que les loups ne mangent pas que du mouton.
Du chevreuil aussi.
Mais, désolé, pas des petits chaperons rouges, ce qui ferait bien votre affaire.
L'Homme est bien plus dangereux pour l'Homme, le Chevreuil et le mouton que le Loup.
La situation antérieure (depuis 1940) convenait bien mieux aux "éleveurs": celle où il n'y avait pas (plus du tout pour être exact) de loups.
C'était plus confortable.
On conduisait son troupeau en altitude en mai-juin, sans aucun frais de gardiennage et avec très peu de travail on repassait fin septembre ou en début d'octobre et le fric tombe tout seul avec CE QUI RESTE.
Comme je l'ai rappelé, ce sont plusieurs dizaines de milliers de bêtes qui sont perdues chaque année faute de soins et de présence humaine, là où il n'y a ni ours, ni loups, ni lynx.
Le retour du Loup a révélé cette situation scandaleuse.
L'élevage est subventionné pour ça?
C'est du travail FICTIF.
Alors la mauvaise conscience des éleveurs se transforme en haine et le Loup en bouc émissaire.
L'extrême-droite ne s'y trompe pas : le bouc émissaire, c'est sa spécialité.
En Espagne au contraire, le Loup n'a jamais disparu.
Du coup les éleveurs n'y sont pas des feignasses ramollies par le confort et la facilité: ils protègent leurs troupeaux bien mieux.
Colonisation: tête de pont de la barbarie dans une civilisation d'où, à n'importe quel moment, peut déboucher la négation pure et simple de la civilisation. Aimé Césaire "Discours sur le colonialisme"