Fonck1 a écrit : ↑09 novembre 2023 07:53
gare au gorille a écrit : ↑08 novembre 2023 22:57
Peux tu me dire quelles sont les mauvaises informations que diffuserait CNews ?? Pour le reste toutes les chaines d'info sont des organes de propagande, avant CNews il manquait simplement la pluralité politique.
ben les débats avec pascal nul ne volent vraiment pas haut.
je ne parle même pas de certains invités, c'est vraiment la chaîne du pauvre, ça ne rehausse pas vers le haut.
après, ça va avec les bas de plafond.
Tu dis "la chaîne du pauvre"...mais tu oublies " d'esprit"! Je dirais plutôt la chaîne qui s'adresse à un public
qui veut que des Praud, des Kelly, et leurs collègues dont je ne connais pas le nom mais seulement leurs visages ( je ne suis pas un addict, faudra demader aux groupies!) leur racontent
ce qu'ils veulent entendre, non pas la réalité, mais LEUR réalité qu'on nomme en sociologie
CROYANCE:
la notion de croyance sert à désigner l'adhésion à des idées, des opinions, des valeurs sans qu'une démonstration rationnelle, empirique ou théorique n'ait conduit à l'élaboration et l'adoption des croyances en question.
Praud, par exemple, faux journaliste s'il en est, est un animateur de plateau comme un Bercof sur Sud Radio: tout dans la gestuel, le zygomatique, les lunettes comme accessoire, des facéties entre coquins de plateau; et tout le monde applaudit, ravi du spectacle.
Tiens Laurent Joffrin, un vrai journaliste, a quitté la scène en soutien au JDD d'avant VB!
Les bas du front ne l'on pas regretté.
Je vous soumets des extraits d' une analyse de
REPORTERS SANS FRONTIERE publiée sous pdf
https://rsf.org/sites/default/files/rsf ... ion__0.pdf
Quelques ficelles pour comprendre Bolloré Circus y sont dévoilées par de "vrais pros!"
...3 - DÉBAT D’OPINIONS OU DISCOURS DE VÉRITÉ ?
On n’en finirait plus de relever les jugements de valeurs qui émaillent les discours des animateurs,
des journalistes ou des chroniqueurs de CNews. Sont-ils assimilables à des opinions, comme le
promet le slogan de CNews : « Venez avec vos convictions, vous vous ferez une opinion » ? Rien
n’est moins sûr. À cet égard, L’Heure des pros, qui est diffusée deux fois par jour, est révélatrice.
Si le Larousse définit l’opinion comme « jugement, avis, sentiment qu’un individu ou un
groupe émet sur un sujet, des faits, ce qu’il en pense », force est de constater que l’animateur
Pascal Praud ne prétend nullement exprimer son opinion.
Le linguiste Oswald Ducrot distingue le locuteur, responsable de l’énonciation, et l’énonciateur,
qui est le point de vue qu’il adopte, dans son discours (Le Dire et le dit, éditions de Minuit, 1984).
Praud ne livre pas ce qu’il considèrerait comme un sentiment ou un avis, il parle au nom de
la réalité qui s’impose à la lui. L’énonciateur, c’est la réalité. Elle parle à travers lui, qui en devient
le spectateur et le médiateur.
- AU NOM DE LA RÉALITÉ
Parler au nom de la réalité, ce n’est pas donner une opinion mais c’est imposer une certaine
image du monde. Pascal Praud déclare ainsi le 1er février : « Aimer la France et son histoire, c’était
marcher au côté de l’extrême droite. Aujourd’hui, une réalité nous saute au visage. Dans certains
territoires du pays – et ce n’est pas nouveau –, il n’existe plus aucune trace de ce qui fut hier la
France ».
Non seulement la réalité s’impose donc à Praud, qui se pose en simple médiateur, mais la
réalité parle à travers le journaliste. Le 2 février, l’animateur se défend : « Mais moi, je le répète
sans arrêt, je suis que l’intermédiaire (…) Je ne divise pas. Je traduis une réalité. Bon bah moi bon
c’est une réalité. Oui, ça fait longtemps que je suis journaliste, oui, c’est le seul métier pratiquement
que j’ai fait. »
Autre constat : bien qu’il soit animateur, Praud se présente souvent comme un chroniqueur comme
les autres, qui se plaint qu’on ne le laisse pas parler. Le 2 février, par exemple, il s’insurge : « On
peut pas finir une phrase ? Est-ce que vous voyez dans une jeune femme qui joue au football avec
un voile, un acte politique, oui ou non ? »
Le discours, parfois tortueux de Pascal Praud, traduit la difficulté de faire passer son opinion pour
l’expression de la vérité, comme en atteste cette intervention :
Ce matin, qu’aucun commentateur ne rappelle cette évidence, je ne dis pas que la
justice réserve un traitement de faveur à ceux qui ont approché l’ancien président de la
République, je remarque simplement que Nicolas Sarkozy a été condamné au-delà des
réquisitions du Parquet dans l’affaire de Bygmalion , j’observe qu’il avait engagé, durant
sa présidence, un bras de fer avec la magistrature. Et je vois aujourd’hui lui et certains
de… Les politiques condamnés étaient des amis de Sarkozy : vengeance. Comprenezmoi bien : je n’affirme rien, je n’ai pas d’éléments tangibles pour dire ça, disons, pour
reprendre le vocabulaire des prétoires, qu’il s’agit d’un faisceau de présomptions. Je
propose une hypothèse à laquelle je n’adhère pas forcément. Mais il me semble que
cette hypothèse doit être dite, entendue, écoutée, puisqu’il est acquis que la vérité est
multiple. »
Le champ sémantique des termes qui mettent en relation l’animateur avec la réalité relève de
la vision (« évidence », « remarquer », « observer », « voir »). Cela lui permet de dire qu’il n’affirme
rien, puisque c’est l’énonciateur « réalité » qui parle et non pas lui. Ce pourrait être une hypothèse,
c’est-à-dire une opinion, « mais » elle doit être dite car elle dépend de la vérité.
Pascal Praud livre un parfait exemple de prétérition : dire ce qu’on veut dire tout en prétendant qu’on ne le dit pas. En l’occurrence : je ne dis pas que c’est la réalité, mais quand même elle
s’impose à moi. Réalité dont il est postulé qu’elle s’impose aussi aux téléspectateurs.
- CADRAGE DE L’ÉMISSION
L’Heure des pros commence toujours par un texte de l’animateur qui cadre l’espace du débat. Il
clame son indignation, due la plupart du temps à une situation qu’il désapprouve et, s’il vient l’idée
à l’invité l’envie de le contester, il est des limites à ne pas franchir qui sont tracées par le cadrage
initial.
Le 2 février, Pascal Praud ouvre ainsi le débat : « S’il fallait un exemple de la chienlit française de
l’administration impuissante, de la politique pusillanime, Marseille et ses poubelles, révèle notre
pays dans ses manquements, ses lâchetés, et ses blocages. » Un propos liminaire, qui oriente
profondément les interventions à venir et leur réception par le spectateur.
- LE MONDE DE CNEWS
Le choix des informations développées, comme on l’a vu, n’est pas le même que celui d’une chaîne
concurrente comme BFM. Il est dicté par l’emphase mise sur celles qui mettent en avant les valeurs
de la chaîne, comme la sécurité ou la peur de l’immigration.
Si ce choix oriente la sélection et la hiérarchie de l’information – sa ligne éditoriale –, la succession
des tranches horaires contribue à la construction de ce que nous avons appelé un monde et qui est
plutôt un microcosme peu soucieux du macrocosme de l’actualité. Et ce, de plusieurs manières.
Des extraits d’une émission sont réinjectés au long de la journée, soumis aux commentaires
des différents invités. C’est particulièrement net le lendemain du débat Eric Zemmour-JeanLuc Mélenchon sur une autre chaîne du groupe, C8, dans l’émission Face à Baba. L’Heure des
pros y consacre 39 minutes sur un total de 1 h 35. Des extraits sont passés et l’indignation de
Praud s’exprime vertement quand il déclare de Jean-Luc Mélenchon : « l’homme qu’il est devenu
est effrayant ».
L’usage des bandeaux contribue également à la circulation en boucle des mêmes informations ou d’informations s’inscrivant dans la même veine.
Les avatars d’un fait divers valent comme preuve de l’insécurité. Le 2 février, dans Midi News, Kevin
Bossuet, dont la qualité est d’être professeur d’histoire-géographique dans le 93, prononce cette
tirade : « il y a un exemple qui est quand même grandiloquent, je prends sans arrêt les transports
en commun, le métro, les tramways, on ne peut plus prendre une ligne de métro ou un tramway à
Paris sans voir des choses, enfin qui sont incroyables, des agressions, des insultes, des gens qui
pètent complètement les plombs, ça devient compliqué ». Juste après, commence le direct sur les
candidats de droite face au syndicat de police Alliance. « La défense excusable » d’Éric Zemmour
est envisagée. Le candidat intervient en direct, face aux policiers, pendant 43 minutes. Sonia
Mabrouk évoque un lien entre djihadistes et délinquants.
Le 3 février, le premier titre du JT est le suivant : « La ville d’Avion, près de Lens, dans le Pas-deCalais, a été le théâtre d’une horrible agression, hier, peu avant 17 h, un chauffeur de bus a été
agressé ». Le 4 février, Ivan Riouffol revient dans L’Heure des pros sur un incident du même genre :
« La semaine dernière en ce moment, la semaine dernière, vous avez un chauffeur de bus qui s’est
fait agresser dans Paris par quelqu’un qui est descendu de sa voiture, qui est monté. Bon, cette
personne était libre le soir. » Il s’agit cette fois de dénoncer le laxisme de la justice.
Le 7 février, soit trois jours plus tard, dans Midi news : Sonia Mabrouk revient sur l’attaque du
chauffeur de bus. Face à Midi News, le 3 février, le Déj Info de BFM est consacré à Patrick et
Isabelle Balkany, à un sondage pour la présidentielle et à l’allègement des mesures du Covid. Pas
un mot de cet incident.
Cet exemple montre comment un scénario construit (le danger des transports en commun)
trouve sa confirmation dans un fait divers monté en épingle. Des anecdotes comme celle-ci et
des séquences d’émission ou de reportage circulent sur toute la journée, et même plus, sur la grille,
renforçant la construction d’un monde propre à CNews, en utilisant les images et les reportages
comme des preuves des propos tenus dans les débats....
La suite de l'article porte sur le "faux pluralisme" dont la présence d' "invités" si souvent invités qu'ils s'apparentent à des chroniqueurs appointés.
3/4 des plateaux sont de droite ou d'extrême droite...