Mais à sa décharge il est vrai que ce bon Elon est atteint du syndrome d(Asperger. Comme dirait l'autre...ben voyons !
Elon Musk et son salut nazi : nous avons changé d’ère
La réalité américaine, que l’on voyait venir depuis longtemps, nous saute aux yeux avec les images de ce geste scandaleux, effectué par le numéro 2 de fait du gouvernement américain lors de l’investiture de Donald Trump, lundi 20 janvier.
Elon Musk a-t-il fait le salut nazi ? A l’évidence oui. L’a-t-il fait exprès ? Quand, petit, après avoir fait une bêtise, je protestais en affirmant «pas fait exprès !», ma mère me répondait «tu n’avais qu’à faire exprès de ne pas le faire», version maternelle du rétablissement de la charge de la responsabilité. Le geste existe, il a été répété.
Elon est maintenant pourtant un grand garçon.
Il sait parfaitement ce que ce geste peut et doit provoquer dans le monde démocratique, au moins.
Les défenseurs de l’homme le plus riche du monde (par définition, il y a toujours beaucoup de défenseurs de l’homme le plus riche du monde) disent, en substance, que l’état d’exaltation explique la perte de self-control du milliardaire, et que ceux qui l’accusent ont l’esprit mal tourné.
En réalité, avec conviction ou par goût immodéré de la provocation, le patron du réseau social X a dépassé la limite ultime de l’acceptable pour toutes les consciences démocratiques qui se sont construites depuis la Seconde Guerre mondiale.
Et nous n’avons pas à nous poser la question de la sincérité du geste, le geste est fait et Elon Musk est maintenant un officiel américain, le numéro 2, de fait, du pays le plus puissant de la planète.
La réalité américaine nous saute aux yeux
Elon Musk soutient l’AfD en Allemagne, un parti qui relativise les horreurs nazies, il fait partie d’une administration qui vient de gracier les assaillants du Capitole, dont certains (parmi les graciés) portaient des tee-shirts où était floquée la croix gammée, il promeut une politique dite de «deportation» des migrants, même si ce mot en anglais n’a pas tout à fait la même portée symbolique qu’en français – où il se traduit plutôt par «expulsion».
Le piège est là : porter sur le plan de la morale le débat du bien-fondé de l’action radicale de l’équipe Trump-Vance-Musk. Les débats seront jugés «moralisateurs», donc contre-productifs par toute une partie de la droite européenne, qui commence déjà à être fascinée par la «formidable énergie» que dégage Donald Trump et consorts. Le «politiquement correct» va être pointé du doigt par les laudateurs du nouveau pouvoir en place à Washington. Mais la réalité américaine, que l’on voyait venir depuis longtemps, nous saute aux yeux avec les images de ce geste et ce qu’il provoque en nous, Européens, démocrates, descendants de ceux qui ont fait, en bourreaux ou en victimes, la Seconde Guerre mondiale, et qui avons placé le nazisme au sommet de nos détestations.
Le simple fait que nous en soyons là, que nous puissions débattre de savoir s’il est plausible (et ça l’est) que ce geste soit en cohérence avec ce que pense et ce que compte faire Elon Musk, prouve que nous venons de changer d’époque. La parenthèse de l’interdit nazi, imposée par la démocratie et la conscience humaine après les pires crimes que l’humanité ait pu organiser et perpétrer, se referme.
En 1945, l’Amérique ouvre la parenthèse de l’interdit nazi en libérant les camps de concentration et d’extermination.
En 2025, l’Amérique referme (ou fait mine de refermer) cette parenthèse par le geste, à peine douteux, de l’un des maîtres de ce pays.
https://www.liberation.fr/politique/elo ... 4OPPPVTBM/