Ça alors quelle surprise !
Marine Le Pen maintient son soutien à Caroline Parmentier malgré les écrits antisémites et homophobes
L’ex-candidate à la présidentielle refuse que la députée RN, dont elle est très proche, soit sanctionnée plusieurs années après la publication de messages problématiques.
POLITIQUE - Marine Le Pen et Caroline Parmentier se connaissent très bien. Les deux femmes sont des « quasi-sœurs », selon l’expression utilisée par plusieurs médias. Si elles se sont rencontrées pour la première fois lors d’une fête du Front national (FN) à la fin des années 90, elles n’ont commencé à travailler ensemble que bien plus tard : lors de la campagne présidentielle de 2022, la première a chargé la seconde d’être sa conseillère presse. Un rôle tout naturel pour celle qui a été journaliste pendant plus de trente ans.
Caroline Parmentier n’a pas travaillé dans n’importe quel journal : elle a écrit à Présent, un titre d’extreme droite réputé pour sa proximité avec les milieux catholiques traditionnalistes. Mediapart a récemment dévoilé plusieurs de ses écrits. Entre la prétendue existence d’un « lobby juif », l’utilisation de l’adjectif « grosse » pour qualifier Simone Veil, la culpabilisation des homosexuels dans la propagation du Sida ou encore les messages laudateurs à l’égard du Maréchal Pétain, Caroline Parmentier a multiplié les textes d’une rare violence, qui tranchent nettement avec l’image de dédiabolisation que cherche à impulser Marine Le Pen.
Forcément, la cheffe des députés RN se montre embarrassée. Invitée de RMC ce vendredi 20 juin, elle a refusé de charger son amie. « Est-ce qu’elle a changé ? Oui, et c’est ma grande fierté. Le rôle d’un responsable politique est de dire : “Vous vous trompez. Vos obsessions sont non seulement inadmissibles, mais aussi complètement éronnées” », a déclaré Marine Le Pen. Avant d’ajouter : « Si des gens abandonnent ça pour rejoindre une ligne laïque et républicaine, on ne peut que s’en réjouir ».
Façon de déplacer le problème et de s’éviter toute analyse critique. Elle prend d’ailleurs soin de ne pas prendre fermement ses distances avec tous ces écrits, préférant faire le procès de Mediapart, à l’origine des révélations. « Faire de Mediapart celui qui distribue les bons ou les mauvais points, on peut en discuter », a-t-elle exprimé.
« Même les assassins ont une prescription. » Marine Le Pen, sur RMC
Car à l’entendre, Edwy Plenel, cofondateur du média d’investigation et ex-directeur de la rédaction (il a quitté son poste en 2024), « a apporté son soutien inconditionnel à Septembre noir, une organisation terorriste qui a tué lors des JO de Muncih 17 personnes. Si on peut éviter de se faire donner des leçons de morale par ces gens-là, ça nous arrangerait ».
Si Edwy Plenel a confirmé avoir écrit un article en 1972 appelant à « soutenir inconditionnellement » l’organisation palestinienne, il a publiquement expliqué qu’il le regrettait.
« Ce texte, écrit il y a plus de 45 ans, dans un contexte tout autre et alors que j’avais 20 ans, exprime une position que je récuse fermement aujourd’hui », a notamment exprimé le journaliste dans Libération.
Quant à Caroline Parmentier, Marine Le Pen considère que pendant les trente années où elle a travaillé pour Présent, elle n’a fait que « respecter la ligne éditoriale de son journal, très opposée à la mienne ». « Ils m’ont combattue pendant des années. J’ai eu des propos peu amènes contre eux », précise-t-elle. Surtout, la leader d’extrême droite refuse toute sanction à l’égard de sa protégée. «
Est-ce que je dois, aujourd’hui, condamner ou exclure quelqu’un qui a changé d’avis trente ans après ? Même les assassins ont droit à une prescription », argumente-t-elle. Et donc, Caroline Parmentier aussi.
Quand bien même certains écrits datent de 2017 ou 2018...
https://www.huffingtonpost.fr/politique ... 51606.html