papibilou a écrit : ↑20 juillet 2025 12:19
Once a écrit : ↑20 juillet 2025 10:03
On a beau le répéter et le répéter, on voit bien que " ça ne rentre pas." Et pas que pour des Français mais aussi pour beaucoup d'Israéliens qui ne connaissent rien à l'histoire de la région ni même au sens du mot Nakba. Et ce, pour une raison essentielle : les vainqueurs écrivent l' Histoire selon leurs propres visions des choses. Et selon leurs propres intérêts aussi.
Jusqu'où faut il remonter ? Des siècles ? Avant l'Islam ? 1948 ? Une partie importante de la population israélienne n'était pas née ni en 1948 ni en 1990, puisque l'âge médian y est de 30 ans. Pire pour les palestiniens dont l'âge médian tourne autour de 20 ans.
Donc essayer de s'appuyer sur l'histoire pour justifier une action est sans intérêt.
Si quelque chose peut être construit ce n'est pas sur l'histoire qu'il faudra s'appuyer mais sur le présent et l'avenir, précisément en mettant l'histoire de côté.
Pour redémarrer sur des bases saines il faut épurer les fosses sceptiques du passé : c'est ce qui s'est passé avec la réconciliation franco-allemande et le travail de mémoire qu'a fait l'Allemagne sur l'épisode nazi.
Il n'y a rien de comparable dans le conflit israélo-palestinien qui n'a jamais été clairement et définitivement résolu sur le plan politique et dans lequel les haines réciproques n'ont jamais été épurées.
Des générations de Palestiniens vivent encore la tragédie de la Nakba dans des camps de réfugiés au Liban ou en Jordanie. Des générations de Palestiniens se transmettent encore les clés des maisons que leurs aînés ont quittées en 48 en pensant qu'ils allaient revenir un jour pour reprendre possession de leurs biens. Les Israéliens se sont empressés de raser tous les villages palestiniens et de reconstruire dessus.Si une chose a été clairement été établie en 48 c'est que les Israéliens ont clairement décidé d'empêcher toute possibilité de retour pour les Palestiniens chassés de chez eux.
Comment oublier ce passé-là ? Comment voulez-vous que des générations de Palestiniens ne haïssent-ils pas Israël qui représente la cause de tous leurs malheurs depuis des décennies ?
"Rien ne sert à s'appuyer sur l'Histoire", dites-vous : bien.
Alors pourquoi ne pas oublier la tragédie de la Shoah ? Pourquoi l'enseigner encore aux jeunes générations ?
Et comment l'état d' Israël n'aurait-il pas été recréé en 48 sans s'appuyer lui-même sur l'histoire du peuple juif ?
A quoi font référence les ultra orthodoxes pour justifier aujourd'hui la colonisation de la Cisjordanie (qui n'est pas la Cisjordanie pour eux mais la Judée Samarie) ?
Aujourd'hui encore, les ultra religieux israéliens s'estiment les dépositaires d'une mission divine à travers la recréation cet état. Quant à certains politiques israéliens (et américains), ils estiment qu'Israël représente
"la dernière pointe avancée de la civilisation dans un monde barbare".
En 2025, on en est encore à l'époque des Croisades et des Croisés pour justifier l'intrusion du monde occidental dans cette région du monde qui n'en a jamais voulu.
Bref : l'Histoire est partout et demeure plus que jamais présente dans cette région du monde. Et ce n'est pas le promoteur immobilier Trump qui y changera grand chose avec ses méthodes.
Gaza doit être reconstruit ? Mais pourquoi à Gaza ?
La question qui se pose n'est pas "pourquoi" mais d'abord et avant tout : POUR QUI ? Et : EN FAVEUR DE QUI ? Des Palestiniens ? Ou des Israéliens ?
99% de la population des USA est originaire d'une immigration. Ça ne les a pas empêché de construire une nation, et quelle nation !
Votre propos n'est pas très clair : s'appliquerait-il aux Palestiniens (invités d'aller "construire une nation ailleurs", une fois de plus après la Nakaba de 48 ) ?
Ou aux Israéliens ? Historiquement le Royaume d'Israël n'a pas été si long que cela, ni éternel non plus ( 1020 av JC- 930 av JC)
Rien n'indique que cet état sera éternel et immortel : il pourrait peut-être même disparaître un jour sans que cela ne porte d'ailleurs préjudice aux millions d'Israéliens qui pourraient alors vivre enfin en paix et en sécurité en trouvant asile aux Etats-Unis ou au Canada (voire en Australie) après avoir définitivement quitté un environnement qui leur aura toujours été hostile et qui aura menacé leurs existences même.
En fait, quand on y réfléchit bien et que l'on veut faire court, on pourrait résumer la situation de la manière suivante : l'Occident chrétien s'est débarrassé de "sa patate chaude" (à savoir : ses Juifs qu'ils a discriminés et persécutés durant deux millénaires) sur le dos des Arabes de Palestine invités à se débrouiller avec cette situation.