papibilou a écrit : ↑20 juillet 2025 16:56
Effectivement le décile le plus aisé, j'irai même à dire le centile le plus aisé, paye beaucoup d'impôts. Les chiffres de l'Insee en attestent. Une personne sur 10 000 (0,01 %) a un niveau de vie mensuel supérieur à 70 900 euros selon l’Insee. Mais même celui là paye de gros montants. Un foyer sur mille gagne plus de 463.000 euros. Ces 40.700 ménages très aisés concentrent 3% des revenus et contribuent à l’impôt sur le revenu à hauteur de 13%.
Le problème est cette partie infime de gens ultra riches qu'il est difficile de quantifier et que certains qualifient de riches et dont on raconte qu'ils payent moins d'impôts qu'ils ne devraient. Si on inclut les gens qui gagnent 500 000 euros par an et qui, eux, payent énormément d'impôts, c'est parfaitement injuste.
La gauche, pour des raisons électorales, fait semblant de mettre beaucoup de gens dans le panier, mais si on reste sur des gens qui gagnent par exemple 10 millions par an, on tombe sur des gens qui, très majoritairement, peuvent trouver les moyens de payer peu d'impôts ou qui partiront, car quand on gagne ces sommes là on peut vivre n'importe ou. la limite est donc avec ces gens: jusqu'ou ne pas aller trop loin dans l'imposition ?
C'est une rhétorique de droite totalement fallacieuse. A savoir, présenter la contribution sous l'angle des montants. Cela est profondément absurde. Encore une fois, ce qui compte c'est la proportion pas la valeur. Evoquer la contribution en pourcentage du total n'a aucun sens, de même qu'évoquer le montant net réglé puisque cela ne traduit nullement la hauteur de l'effort consenti.
Quant au fameux argument de l'exil fiscal. Plusieurs choses à dire :
- Les études démontrent que la principale motivation lors d'un départ est relative aux opportunités professionnelles. Qu'il n'y a pas de phénomène de départs conséquents en cas d'augmentation de l'imposition ou de retours conséquents en cas de diminution de celle-ci. Que les manque à gagner sont très faibles comparativement aux nouvelles ressources à venir (de l'ordre de 10% dans le cas de l'ancien ISF par-exemple). Que les pays qui ont tenté, comme la Suède, de supprimer cet ISF ont eu un bilan comptable négatif au final (les ressources perdues par rapport aux retours fiscaux et aux emplois créés).
- La loi Zucman prévoit un volet relatif à l'exil fiscal et rien n'empêche de progressivement oeuvrer à la mise en place d'accords permettant de réduire à néant les avantages escomptés d'un exil fiscal.
- Certaines fortunes paieraient plus aux USA, aux Pays-Bas, en Irlande dans d'autres paradis fiscaux par-exemple (comme Arnault qui se plaint de trop payer de manière totalement hypocrite) qu'en France vu qu'ils seraient réellement imposés sur leurs dividendes malgré leurs holdings.
- Les pays scandinaves avec les plus fort taux d'IR au monde comptent le moins de "patrimoines" offshore alors que les pays comme la grèce, malte ou chypre, avec de faibles taux d'IR, ont beaucoup de patrimoines offshore