Oui. Mais qui excluait totalement la cause palestinienne. Ceci n'est que mon avis, mais j'ai toujours pensé que l'on pouvait établir un lien de cause à effet entre les Accords d'Abraham (ignorant totalement la cause palestinienne) et l'action du Hamas le 7 octobre, remettant totalement la question sur le tapis.
Macron a dit quelque chose d'important l'autre jour à l'ONU : "les Palestiniens ne sont pas un peuple de trop." C'est justement parce que trop d'acteurs du conflit les ont trop longtemps considérés comme "un peuple de trop" que ce mépris leur est revenu comme un boomerang en pleine tronche.
La cause palestinienne n'a jamais été un sujet prioritaire pour les pays arabes, même au moment de la guerre de 48. Chacun des pays arabes en guerre contre Israël pensait alors plutôt aux avantages territoriaux qu'il pourrait en tirer qu'à la cause palestinienne. Il faut être clair et lucide sur les soit-disant alliés "des pays frères" de la Palestine. Ces pays sont pitoyables et ne valent pas tripette.
Mais ce n'est pas tout : par la suite, la défense de cette cause a largement été instrumentalisée par ces pays pour masquer leurs propres difficultés intérieures.
Je parle là des régimes, bien sûr, et non des peuples arabes en général très sensibles et, eux, à cette cause. Et sincèrement.
Ceci dit- et pour en revenir à la position récente des pays du Golfe sur la ligne rouge à ne pas franchir (l'annexion de la Cisjordanie), je pense qu'eux aussi se contrefichent de la cause palestinienne et qu'ils l'instrumentalisent par crainte de deux choses :
- de leurs jeunesses très sensibles à cette cause (la jeunesse saoudienne notamment)
- de voir Israël prendre de plus en plus de place dans la région : le "Grand Israël" et la "refonte du Proche-Orient" par Tel-Aviv, ça, ça commencerait à les gonfler sérieusement.
Ce à quoi, on pourrait ajouter une déception depuis le bombardement stupide et contre-productif d'Israël sur le Qatar : eux aussi, commencent à douter sérieusement de l'efficacité du" parapluie américain" dans la région. D'où leurs regards se tournant de plus en plus vers la Russie et la Chine.