Soulagée, on peut se demander de quoi? ça ne lui rendra pas la vue pour autant.Une Iranienne défigurée à l'acide et rendue aveugle, s'est déclarée "soulagée" par l'application de la loi du talion contre son agresseur, condamné à perdre la vue par la justice iranienne.
"Il comprendra ma douleur"
"La personne qui a fait cela doit passer par la même souffrance. Seulement de cette manière, il comprendra ma douleur", déclare cette jeune femme au visage défiguré, avec des paupières soudées sur l'œil gauche.
Elle explique avoir éprouvé du "soulagement" à l'annonce de la sentence, "pas seulement par vengeance mais aussi pour qu'aucune autre fille ne subisse la même chose".
L'agresseur "sera anesthésié et ne souffrira pas. Il n'aura pas le visage défiguré (...) et n'aura pas les lésions internes que moi j'ai eues. Il doit payer. Œil pour œil, c'est la loi du talion", explique-t-elle.
L'agresseur, Majid, qui avait reconnu avoir jeté de l'acide au visage d'Ameneh Bahrami, en 1994, parce qu'elle refusait sa demande en mariage, a été condamné en novembre à recevoir dix gouttes d'acide sulfurique dans chaque oeil. Cette peine a été confirmée par la cour suprême iranienne début février.
Loi du talion
Selon la loi iranienne fondée sur la charia, les auteurs de coups et blessures intentionnelles sont punis selon la loi du talion, qui consiste à infliger au coupable le même traitement qu'il a fait subir à sa victime.
D'après la jeune femme, il était prévu à l'origine que l'agresseur ne soit condamné qu'à perdre un seul œil, la loi islamique stipulant "qu'un homme équivaut à deux femmes" et donc qu'un seul œil de l'agresseur valait les deux yeux de sa victime.
Mais, "j'ai expliqué au juge qu'avec un œil on pouvait encore vivre". Elle dit avoir ainsi obtenu que son agresseur perde ses deux yeux et en échange elle a renoncé à recevoir une indemnisation de 20.000 euros.
En même temps on ne peut pas prouver que ça dissuadera quiconque, sinon il n'y aurait plus aucun crimes de commis dans les pays qui appliquent cette justice.
De quoi donner à réfléchir au tenants d'une justice vindicative.
