le juge de bordeaux,c'est Jean-Michel Gentil....
PLUTÔT CLASSÉ À DROITE PAR SES COLLÈGUES
Né à Saumur, fils de garagiste, licence de droit en poche, Jean-Michel Gentil devient auditeur à l'Ecole nationale de la magistrature (ENM) en 1984. Classé 42e sur 243, il choisit l'instruction "plutôt que d'être juge pour enfants (...) afin d'être près de la mer, à Dunkerque, et de naviguer", écrivait L'Express en 1998. Nommé à Nanterre après sept années passées dans le Nord, M. Gentil se fait une réputation en s'attaquant aux réseaux de proxénétisme parisien et sort de l'ombre en 1998 pour combattre la réforme de la justice d'Elisabeth Guigou, comme président de l'Association française des magistrats instructeurs. Même détermination en 2001, un an après son arrivée à Ajaccio, quand il met en examen Me Antoine Sollacaro, l'avocat d'Yvan Colonna, pour "violation du secret de l'instruction". Pour protester, les avocats corses cadenassent les grilles du tribunal. M. Gentil "est descendu devant nous [une soixantaine d'avocats] et nous a demandé d'ouvrir, raconte MeCamille Romani, qui était alors bâtonnier du barreau d'Ajaccio. Il n'est pas du genre à se laisser impressionner, mais pas non plus à reconnaître ses torts." Nommé maître de conférence à l'ENM fin 2002, M. Gentil est réputé pour son carnet d'adresses mais se distingue par ses méthodes. Il travaille seul, sans partager ses dossiers.
Avec son retour à l'instruction en 2005, il hérite de dossiers médiatiques comme les affaires Terrasson, Baylet et Bettencourt. Réputé indépendant et intransigeant, il se défend de toute orientation politique, même si certains de ses collègues le classent plutôt à droite. Nommé en 2004 à Bordeaux pour dix ans, le juge devra choisir un nouveau poste d'ici à fin 2013. En 2012, il a postulé, sans succès, aux postes de premier vice-président au tribunal de Paris et d'avocat général à la Cour d'appel de Paris.