Tout d'abord, quand je dis qu'il n'y a eu aucune préparation, je pèse mes mots. Les animateurs sont certes de la responsabilité des mairies, mais l'Education Nationale qui a créé cette situation avait un devoir d'organisation. Rien n'a été fait, et à la rentrée ça a été une pagaille pas possible, toujours pas entièrement résolue (et je ne parle même pas des contenus des activités !). Quant à la concertation avec les enseignants et les parents, elle a été inexistante. Dire que la qualité des activités proposées est de la responsabilité des mairies est un peu gonflé quand on connaît les différences de moyens entre communes... Par ailleurs pour prendre un exemple parlant, dans un école de 10 classes il faut organiser environ 20 activités (sachant qu'on a augmenté le nombre d'enfants pris en charge par animateur !!) : inutile de dire que dans le tas, beaucoup sont de très mauvaise qualité et n'apportent strictement rien aux gosses. Sans compter que le suivi est très aléatoire, les intervenants de fiabilité douteuse ou sans expérience des enfants (en particulier des jeunes enfants en maternelle etc...)... Bref, on s'apparente bien souvent à de la garderie, avec des gamins qui se surexcitent, et une classe qu'on retrouve bien souvent en triste état le lendemain matin...
Sur le fond maintenant, moi j'aimerais bien qu'on m'explique par quel miracle un enfant qui vient 5 jours par semaine à l'école au lieu de 4 (et qui reste autant de temps car AUCUN parent ne vient chercher son môme à 15h) serait moins fatigué et plus réceptif. Vraiment, j'aimerais bien comprendre ça. A Paris, 2 journées n'ont pas changé : lundi et jeudi, l'école finit toujours à 16h30. Le mardi et le vendredi, elle se termine soi-disant à 15h mais tous les gosses restent jusqu'à 16h30 minimum, et jusqu'à 18h30 pour un grand nombre d'entre eux - 14 sur 29 dans ma classe de Petite Section (enfants de 3 ans) restent TOUS LES JOURS au goûter.
Sans compter que pour les repères des gamins, essentiels notamment en maternelle, ce rythme illisible est particulièrement perturbant, à plus forte raison avec la multiplicité des intervenants. Ils sont paumés ! Et je peux t'assurer que niveau apprentissage, cette réforme ne nous aide pas du tout, bien au contraire.
Je te rejoins sur un point : l'éducation des enfants est primordiale, et on ne doit pas y regarder à la dépense. Mais avant de se lancer dans des expérimentations fumeuses et contre-productives, commençons par l'essentiel : des remplaçants en nombre suffisant (ce qui m'éviterait de me retrouver avec 38 gamins dans ma classe le jour où une collègue est absente), des profs spécialisés pour les élèves en difficulté (quasiment disparus), des programmes mieux écrits et plus cohérents. Voilà ce dont on a besoin !
Je m'aperçois que j'ai fait plus long que ce que je voulais, toutes mes excuses !



