La diversité culturelle fait la richesse d'un société, la France a toujours été un pays ouvert, pour preuve 1/4 des français sont issus de l'immigration!
Pourquoi répéter de manière obsessionnelle que “l’immigration est une chance pour la France” pollue autant le débat politique que de rabâcher l’inverse
http://www.atlantico.fr/decryptage/pour ... 81106.html
Mehdi Thomas Allal : Il est vrai que parler "d'immigration" en général, et de devoir dresser un bilan global, ainsi qu'on me le demande ici, conduit à ne pas faire de nuance entre les différents types et motifs d'immigration, ni entre les immigrés, et à leur attitude au sein de la société. Cela peut conduire à essentialiser l'immigration (et l'immigré), ainsi qu'à adopter des postures dogmatiques. L'attitude du Front national, par exemple, est révélatrice : l'immigration est néfaste, point. L'UMP est plus ambiguë sur la question. Mais ce n'est pas forcément mieux. Ainsi, Nicolas Sarkozy est arrivé au pouvoir avec un seul objectif : favoriser l'immigration économique, et essentiellement de personnes qualifiées. Non seulement cette politique a été un échec dans sa réalisation (le regroupement familial reste le principal motif pour l'obtention d'un titre de séjour, et les élites qualifiées ne se sont pas pressées pour venir nous rejoindre en raison notamment de l'hostilité supposée de notre pays envers les immigrés), mais elle n'était pas judicieuse. Vouloir attirer à tout prix les élites étrangères, c'est aussi vider les pays partenaires d'un vivier qui est essentiel pour leur modernisation et leur développement économique, c'est une logique assez égoïste. La gauche, quant à elle, se refuse à parler de "bonne" ou de "mauvaise" immigration : ce serait perpétuer des stéréotypes et des logiques idéologiques. Ce qui pose problème est en effet l'impact de l'image du "mauvais" immigré sur notre perception des choses. Lorsque l'on prononce ainsi au journal télévisé "jeune homme d'origine maghrébine", l'esprit y associe presque instinctivement l'idée de délinquance. Ce lien n'est pas naturel, mais issu d'un univers social qui se représente l'immigré comme une menace : pour la sécurité ou pour l'emploi. Les discours de l'extrême-droite favorise ce climat anxiogène. La réalité, ce n'est pas qu'un immigré sera plus un délinquant qu'un Français — il y a des Français délinquants, comme des étrangers délinquants — mais les statistiques montrent que la délinquance est liée en grande partie à la précarité. Or, les immigrés sont en moyenne plus pauvres que les citoyens, et sont par ailleurs sur-représentés lorsqu'il s'agit de médiatiser les affaires judiciaires.