On peut rajouter la suite:UBUROI a écrit : ↑13 mai 2025 10:40 Enfin, bientôt sous les sunlights de la commission d'enquête Bayrou. Attention au parjure. Le 14 mai, nous verrons si les députés sont "agressifs" ou "complices".
Intéressant cet article du Monde du 12 mai dernier:
https://www.lemonde.fr/societe/article/ ... _3224.html
Il raconte comment une décision de la cour d'appel de Pau de 2006, 6 ans après le suicide du curé Carricart de 2000, avait condamné au civil Bettharam...dans un silence médiatique assourdissant. Notre bonne mère, l'Omerta béarnaise qui protégea si longtemps les protagonistes de ce scandale.
Les faits remontaient à 1988, et l'instruction à 1997.
Et Bayrou rencontrait le juge d'instruction ...
Notre baron béarnais aux aguets!Dans les affaires de Bétharram et du MoDem, les démarches singulières de François Bayrou auprès des magistrats
Outre le juge Mirande dans l’affaire de Bétharram, le premier ministre a pris contact, en 2017, avec une autre juge d’instruction, celle chargée de l’affaire des assistants des eurodéputés de son parti, dans laquelle il était mis en cause. Celle-ci a consigné son appel dans le dossier d’instruction.
Par Laura Motet
Publié aujourd’hui à 14h00, modifié à 15h45
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Vite demain entre les mains de Paul Vannier et Violette Spillebout, un duo offensif.https://www.lemonde.fr/societe/article/ ... 3224.html
« Jamais, pas une seule fois de ma vie, de toute ma vie politique, je ne suis intervenu dans une affaire judiciaire. » En déplacement à Coulommiers (Seine-et-Marne) pour inaugurer la Foire internationale aux fromages et aux vins, vendredi 11 avril, le premier ministre, François Bayrou, s’est montré catégorique. « Les juges et les gendarmes, vous savez, ça se trompe comme les autres », a-t-il ajouté.
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Quelques jours plus tôt, devant la commission d’enquête parlementaire consacrée aux violences dans les établissements scolaires, le juge d’instruction Christian Mirande et le gendarme Alain Hontangs avaient déclaré sous serment que François Bayrou s’était immiscé dans la procédure visant le père Carricart, ancien directeur de Notre-Dame-de-Bétharram accusé de viol sur des élèves en 1998. Le premier avait relaté la visite à son domicile de celui qui était alors député et président du conseil général des Pyrénées-Atlantiques. Le second avait affirmé que M. Bayrou avait fait retarder la présentation du père Carricart au juge en contactant le procureur général. Le 14 mai, le premier ministre répondra à ces témoignages devant la même commission d’enquête.
Ces témoignages, qui relatent des prises de contact de François Bayrou auprès de magistrats dans le cadre d’une affaire judiciaire en cours, résonnent avec des comportements documentés dans un autre dossier, portant sur des soupçons d’emplois fictifs, concernant le premier ministre – celui des assistants des eurodéputés du MoDem, parti qu’il a fondé et qu’il dirige depuis 2007.
« Je me suis laissé happer par le personnage »
Selon des documents consultés par Le Monde, confirmant des éléments évoqués dans Le Canard enchaîné en 2019, François Bayrou a appelé l’une des juges d’instruction en charge de ce dossier, Charlotte Bilger, sur son portable personnel, le 18 octobre 2017. L’élu était mécontent de la publication d’articles de presse à la suite d’une perquisition ayant eu lieu le jour même au siège du MoDem. Le lendemain matin, il se fendait d’un SMS, toujours sur le portable personnel de la juge, lui demandant s’il « ne [serait] pas légitime qu’un témoin accrédité (mon informaticien) soit présent pour l’ouverture des scellés et les opérations de copie ». S’il n’est pas illégal d’écrire à un juge d’instruction, la démarche de François Bayrou est singulière. Au point que la magistrate ait versé au dossier d’instruction des documents, consultés par Le Monde, relatant les dires de l’élu. Contactés, ni François Bayrou ni son conseiller communication n’ont répondu à nos sollicitations.
Comment François Bayrou a-t-il obtenu le numéro de la juge ? L’un des hauts gradés de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales le lui a donné, à sa demande, pendant la perquisition. Sommé par la juge de fournir des explications, ce dernier se confond en excuses, dans un courriel également versé à la procédure : « J’y ai repensé tardivement dans la nuit (…), je suis vraiment confus, je me suis laissé happer par le personnage. »
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Le rapport de François Bayrou à l’indépendance de la justice transparaît aussi dans son interrogatoire de première comparution, consulté par Le Monde, issu de cette même procédure judiciaire. Devant les magistrats chargés de lui signifier sa mise en examen, le 6 décembre 2019, l’élu regrettait avoir appris par voie de presse l’existence de l’enquête préliminaire sur les assistants des eurodéputés du MoDem, début juin 2017, alors qu’il était ministre de la justice depuis le 17 mai : « La vérité, [c’est que] j’aurais dû en être informé avant (…). La règle d’usage est que le nouveau garde des sceaux soit informé, même sous la forme la plus succincte, de procédures de cet ordre. »
Relaxé en première instance
Si les remontées d’informations sont courantes dans les procédures sensibles, ces dernières n’interviennent pas toujours immédiatement. Quant au ministre, il doit se déporter des procédures le concernant. Or, François Bayrou était au cœur de ce dossier, dont la révélation entraînera sa démission un mois et demi après sa nomination, le 21 juin 2017.
Qu’aurait-il fait s’il avait été tenu au courant de cette enquête préliminaire, par principe secrète ? « J’en aurais informé Marielle de Sarnez [mise en examen quelques jours avant M. Bayrou dans ce même dossier] qui aurait refusé d’entrer au gouvernement », a-t-il affirmé aux juges. Transmettre une telle information aurait constitué une violation du secret de l’enquête – une infraction pénalement répréhensible mettant en danger la bonne conduite des investigations.
Dans cette procédure, François Bayrou a été relaxé en février 2024 en première instance. La plupart des autres prévenus ont été condamnés, tout comme les deux partis dirigés par M. Bayrou – l’UDF et le MoDem. Le premier ministre n’en a cependant pas terminé avec ce dossier. Il sera renvoyé parmi d’autres prévenus lors d’un procès en appel, à une date encore inconnue.

Les députés Violette Spillebout (Renaissance) et Paul Vannier (La France insoumise), corapporteurs de la commission d’enquête sur les violences en milieu scolaire, à Paris, le 26 mars 2025. XOSE BOUZAS/HANS LUCAS VIA AFP