Passons les petits arrangements entre "amis". Ce qui est choquant c'est de nier ces arrangements dans le cadre d'un politic washing, et surtout de privilégier une candidate d'un groupe politique concurrent. TEmmanuel Macron comme Rachida Dati ont réfuté tout arrangement en vue des municipales de 2026 en échange de l'entrée de cette sarkozyste de la première heure au gouvernement. "Complément d'enquête" s'est procuré un document sonore qui contredit la version officielle.
Elle n'en fait pas mystère : le graal de Rachida Dati, son prochain combat, c'est l'hôtel de ville de la capitale. Pour accepter d'entrer, en janvier 2024, dans un gouvernement qu'elle n'avait de cesse de critiquer, cette figure du sarkozysme aurait-elle obtenu certaines garanties d'Emmanuel Macron ?
Interrogé par "Complément d'enquête", Eric Ciotti, le patron d'alors des Républicains (LR), est affirmatif : "Sur la mairie de Paris, oui". Selon ce que lui aurait dit Rachida Dati, le président de la République aurait promis "qu'il la soutiendrait pour les élections municipales à Paris". Interrogé sur un éventuel accord, Emmanuel Macron a réfuté tout arrangement électoral. Une version officielle martelée sur les ondes dès le lendemain par la nouvelle ministre de la Culture.
"On a l'assurance qu'il y aura un candidat unique"
Une semaine auparavant, le jour de sa nomination, Rachida Dati réunissait en visioconférence une dizaine d'élus parisiens des Républicains. Objectif : les informer de sa nomination imminente et s'assurer de leur soutien dans sa conquête de la capitale. Comme le fait entendre un enregistrement inédit que s'est procuré "Complément d'enquête", elle leur tient un tout autre discours, et affirme que son poste de ministre est bien le fruit d'un accord en vue des municipales de 2026.
"J'ai l'assurance de la mairie de Paris, et qu'on puisse gagner Paris, parce que c'est mon seul objectif", déclare-t-elle. "On a l'assurance qu'il y aura un candidat unique" [en 2026, donc pas de candidat macroniste face à Rachida Dati qui veut "rester LR"], poursuit-elle, ajoutant : "ç'a été tout le sujet de cet après-midi". Et elle termine ainsi : "Sur la conquête de Paris, moi, c'est une condition. Non seulement je voudrais être candidate à la mairie de Paris, et surtout, qu'on puisse être soutenus dans cette démarche."
Très logiquement, le PDR devrait soutenir un candidat issu de son groupe. Cette affaire montre bien que le PDR a lâché son propre parti et son groupe politique...