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Est ce une impression: j'ai, chez vous aussi, l'impression que vos efforts d'objectivité ne sont pas couronnés de succès.UBUROI a écrit : ↑07 avril 2024 06:49L'absence de sens critique est critique, un point de non retour!
CNews et le journalisme non! CNews ou l'information et le fait divers dirigé, amplifié:
Voilà un petit cours de citoyenneté critique pour public qui préfère la lumière à la zombification bolloréenne!CADRAGE DE L’ÉMISSION
L’Heure des pros commence toujours par un texte de l’animateur qui cadre l’espace du débat. Il clame son indignation, due la plupart du temps à une situation qu’il désapprouve et, s’il vient l’idée à l’invité l’envie de le contester, il est des limites à ne pas franchir qui sont tracées par le cadrage initial.
Le 2 février, Pascal Praud ouvre ainsi le débat : « S’il fallait un exemple de la chienlit française de l’administration impuissante, de la politique pusillanime, Marseille et ses poubelles, révèle notre pays dans ses manquements, ses lâchetés, et ses blocages. » Un propos liminaire, qui oriente profondément les interventions à venir et leur réception par le spectateur.
LE MONDE DE CNEWS
Le choix des informations développées, comme on l’a vu, n’est pas le même que celui d’une chaîne concurrente comme BFM. Il est dicté par l’emphase mise sur celles qui mettent en avant les valeurs de la chaîne, comme la sécurité ou la peur de l’immigration.
Si ce choix oriente la sélection et la hiérarchie de l’information – sa ligne éditoriale –, la succession des tranches horaires contribue à la construction de ce que nous avons appelé un monde et qui est plutôt un microcosme peu soucieux du macrocosme de l’actualité. Et ce, de plusieurs manières.
Des extraits d’une émission sont réinjectés au long de la journée, soumis aux commentaires des différents invités. C’est particulièrement net le lendemain du débat Eric Zemmour-JeanLuc Mélenchon sur une autre chaîne du groupe, C8, dans l’émission Face à Baba. L’Heure des
pros y consacre 39 minutes sur un total de 1 h 35. Des extraits sont passés et l’indignation de Praud s’exprime vertement quand il déclare de Jean-Luc Mélenchon : « l’homme qu’il est devenu est effrayant ».
L’usage des bandeaux contribue également à la circulation en boucle des mêmes informations ou d’informations s’inscrivant dans la même veine.
Les avatars d’un fait divers valent comme preuve de l’insécurité. Le 2 février, dans Midi News, Kevin Bossuet, dont la qualité est d’être professeur d’histoire-géographique dans le 93, prononce cette tirade : « il y a un exemple qui est quand même grandiloquent, je prends sans arrêt les transports en commun, le métro, les tramways, on ne peut plus prendre une ligne de métro ou un tramway à
Paris sans voir des choses, enfin qui sont incroyables, des agressions, des insultes, des gens qui pètent complètement les plombs, ça devient compliqué ». Juste après, commence le direct sur les candidats de droite face au syndicat de police Alliance. « La défense excusable » d’Éric Zemmour est envisagée. Le candidat intervient en direct, face aux policiers, pendant 43 minutes. Sonia Mabrouk évoque un lien entre djihadistes et délinquants.
Le 3 février, le premier titre du JT est le suivant : « La ville d’Avion, près de Lens, dans le Pas-deCalais, a été le théâtre d’une horrible agression, hier, peu avant 17 h, un chauffeur de bus a été agressé ». Le 4 février, Ivan Riouffol revient dans L’Heure des pros sur un incident du même genre :
« La semaine dernière en ce moment, la semaine dernière, vous avez un chauffeur de bus qui s’est fait agresser dans Paris par quelqu’un qui est descendu de sa voiture, qui est monté. Bon, cette personne était libre le soir. » Il s’agit cette fois de dénoncer le laxisme de la justice.
Le 7 février, soit trois jours plus tard, dans Midi news : Sonia Mabrouk revient sur l’attaque du chauffeur de bus. Face à Midi News, le 3 février, le Déj Info de BFM est consacré à Patrick et Isabelle Balkany, à un sondage pour la présidentielle et à l’allègement des mesures du Covid. Pas un mot de cet incident.
Cet exemple montre comment un scénario construit (le danger des transports en commun) trouve sa confirmation dans un fait divers monté en épingle. Des anecdotes comme celle-ci et des séquences d’émission ou de reportage circulent sur toute la journée, et même plus, sur la grille, renforçant la construction d’un monde propre à CNews, en utilisant les images et les reportages comme des preuves des propos tenus dans les débats.
Je sais que ça ne servira à rien, la zombification est installée chez les popauls de droite.
Bonne bourre!
Je me trompe ?