........................................................En coulisses, la course folle au vaccin..................................................
Des dizaines de projets de recherche sont en cours en Chine, aux Etats-Unis et en Europe. Mais la mise au point d’un vaccin stable devrait prendre plus d’un an.
Un vaccin contre le Covid-19 « partout dans le monde » et d'ici « 12 à 18 mois » maximum. La promesse de l'industrie pharmaceutique, faite jeudi 19 mars par visioconférence, semble alléchante alors que le coronavirus SARS-CoV-2 poursuit sa propagation mondiale. « Nous vivons des moments exceptionnels et l'industrie y répond », s'est gargarisé ce jour-là David Ricks, le président de la Fédération internationale des fabricants pharmaceutiques (IFPMA).
À côté des traitements médicamenteux pour soigner les malades actuels, dont la désormais fameuse chloroquine (autorisée uniquement pour les cas graves en France), la course au vaccin est le deuxième levier enclenché. « Ce sont deux pistes qu'on explore en parallèle. Il y en a même une troisième, à plus long terme : la recherche fondamentale, pour comprendre comment fonctionne ce virus », précise au Parisien Olivier Schwartz, directeur de l'unité Virus et Immunité de l'Institut Pasteur.
Premier test clinique aux Etats-Unis:
Plusieurs dizaines de projets de vaccin contre le Covid-19 sont déjà lancés partout dans le monde. Ils sont menés soit par des géants de l'industrie pharmaceutique, soit par des petites boîtes de biotechnologie ou des instituts médicaux spécialisés. Coût estimé : plusieurs millions voire milliards de dollars, partagés entre le privé et les Etats.
Si le lancement du projet peut s'enclencher rapidement, vacciner des millions d'habitants ne se fera pas d'un claquement de doigts. Les spécialistes s'accordent d'ailleurs à dire qu'une mise sur le marché ne pourra se faire avant le début 2021, et ce dans les meilleurs des cas.
Car le processus est long : il faut d'abord isoler la molécule en laboratoire pour concevoir son équivalent non nocif. Lorsqu'il sera ensuite intégré au corps humain, celui-ci produira des anticorps qui le rendront immunisé face au « vrai » virus. Entre-temps, il faut tester le produit sur un groupe de cobayes humains, avant de pouvoir passer à son homologation puis à sa distribution.
Un premier test clinique de grande ampleur a justement débuté lundi 16 mars, à Seattle. Pendant six semaines, 45 adultes volontaires et en bonne santé vont recevoir une dose d'un produit nommé mRNA-1273. Celui-ci a été mis au point par des scientifiques des Instituts nationaux de santé américains (NIH) et de l'entreprise de biotechnologies Moderna.
« Ils injectent de l'ARN [un morceau d'information génétique, NDLR] qui va produire dans l'organisme la protéine externe du virus et ils espèrent que des anticorps seront produits, mais ils ne savent pas du tout si cela va marcher », indique Olivier Schwartz.
Le groupe pharmaceutique américain Johnson & Johnson a lui aussi trouvé un vaccin-candidat. Il doit être testé sur des humains d'ici septembre, a-t-on appris lundi soir.
Sanofi assure pouvoir fabriquer 600 000 doses:
En Chine, les essais sur l'homme ont été autorisés le 17 mars. Trois jours plus tard, 108 volontaires venus de la ville de Wuhan, où était apparu le virus fin 2019, ont débuté une série d'expérimentations. Dès la fin janvier, alors l'épidémie était encore contenue à la Chine et aux pays limitrophes, le Centre chinois pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) avait déjà annoncé s'être lancé dans le développement d'un vaccin.
Côté français, l'institut Pasteur, fort de son expérience sur le précédent coronavirus du Sras, développe aussi son propre produit, basé sur un précédent vaccin contre la rougeole.
Le groupe Sanofi s'est, lui, « associé au ministère américain de la Santé et des Services sociaux pour développer un vaccin », comme il l'indique sur la page spéciale Covid-19 de son site. Dans un document interne que nous avons pu consulter, John Shiver, responsable mondial de la recherche et du développement de vaccins chez Sanofi, assure que son entreprise aura, « seule, la capacité de produit 600 000 doses de vaccin » dans ses deux installations à New York et en Pennsylvanie.
La pression de Trump:
John Shiver a sans doute pu s'en vanter face à Donald Trump, lundi 16 mars. Le président américain avait réuni à la Maison-Blanche des représentants de firmes pharmaceutiques et de l'administration américaine, pour faire un point sur la recherche de traitements. Alors que le président américain leur a demandé qu'un vaccin soit opérationnel d'ici à « quelques mois », il a été interrompu par le patron de l'Institut national des maladies infectieuses, Anthony Fauci.
Le plus tôt possible sera « dans un an à un an et demi », a martelé le haut fonctionnaire. Ce même Fauci que l'on a vu grimacer en arrière-plan de Trump lors d'une conférence de presse le 20 mars, lorsque le président américain a évoqué le « Département d'État profond », reprenant une expression chère aux complotistes.
À l'issue de la réunion avec Trump, John Shiver a confié au New Yorker ne pas voir, lui non plus, « comment, même en cas d'urgence, un vaccin pourrait être entièrement prêt pour l'homologation dans un an et demi. » « C'est un délai incompressible », estime Olivier Schwartz.
Ce nouveau coronavirus va-t-il muter ?
On peut aussi se demander quel intérêt aurait un vaccin contre le Covid-19. Car ce nouveau coronavirus comporte encore beaucoup d'inconnues, dont son potentiel de mutation. Si cela se produit, le vaccin développé aujourd'hui sera potentiellement inutile lorsqu'il sera disponible pour le grand public. Celui contre la grippe, par exemple, n'est pas le même année après année car le virus évolue. « C'est important de trouver un vaccin car on ne sait pas combien de temps va durer l'épidémie, ni s'il y aura un nouveau cycle », juge le responsable de l'Institut Pasteur.
Les géants pharmaceutiques et des Etats semblent du même avis, et tous les coups sont permis pour être le premier à mettre au point le produit miracle. L'interventionnisme de Trump ne s'arrête d'ailleurs pas à la question du calendrier. Mi-mars, le gouvernement allemand a accusé le président américain d'avoir voulu faire main basse à coups de centaines de millions de dollars sur le laboratoire CureVac, en pointe dans la recherche d'un vaccin. Ses scientifiques resteront finalement bien en Allemagne, après une réplique très ferme de la part des autorités outre Rhin.
Source:Le Parisien.
http://www.leparisien.fr/societe/corona ... 291313.php
Aux mains de l'Etat,la force s'appelle Droit....Aux mains de l'individu,elle se nomme le crime....
Si tu m'as pris pour un clown tu t'es trompé de Carnaval...
..J'apprécie tellement les Chips que parfois je leurs fais des bisous...