Victor a écrit : ↑23 novembre 2022 15:10
papibilou a écrit : ↑22 novembre 2022 10:44
Rappel des prévisions du COR :
<< En 2022, l'excédent devrait s'élever à 3,2 milliards d'euros.
Pourtant, de 2022 à 2032, la situation financière du système de retraite devrait se dégrader. Le COR prévoit un déficit de -0,5 à -0,8 point de PIB. Outre une faible croissance économique, la dégradation serait notamment causée par les mesures d'économie sur la masse salariale de la fonction publique territoriale et de la fonction publique hospitalière car elles ont un effet négatif sur la part des ressources dans le PIB.
Au-delà 2032, le COR prévoit un déficit quel que soit le scénario économique retenu. Le COR souligne toutefois les fortes incertitudes qui entourent les travaux de projection en raison du contexte international.>>
Je rappelle que 0,5 point du PIB c'est 15 milliards.
Il important de prendre conscience de l'importance de ces chiffres.
On ne parle pas de quelques dizaines de millions d'euros mais de dizaines de milliards d'euros.
Le moindre dérapage sur les pensions de retraite plongent directement les finances publiques de la France dans le rouge.
L'équilibre financier du système de retraite doit absolument être surveillé comme le lait sur le feu.
Petit rappel: En 2019 (2019 pour avoir un repère avant covid) le déficit public de la France était de 3,1% du PIB. Soit une valeur indiquant que la France ne fonçait plus dans le décor et "tenait" ses finances publiques.
Mais si le système de retraite dérape même de 1% du PIB, tout de suite les finances publiques dérapent.
Petit rappel des chiffres pour avoir une idée des ordres de grandeur.
La défense nationale c'est 39 milliards d'euros, moins de 2% du PIB.
L'EN c'est 160 milliards d'euros soit 6,6% du PIB.
et les retraites ?
Les retraites c'est 328 milliards d'euros, soit 13,5% du PIB.
Ton avatar te va bien finalement ... autant de désinformation dans un tout petit post , fallait le faire ...
c'est comparable à Macron qui parle des Français à l'étranger dans un anglais approximatif
328 milliards , et combien de recettes en face ???
Tu apprendras qu'en comptabilité publique, il y a ce qu'on appelle :
- les dépenses en atténuation des recettes (par exemple les crédits d'impots qui viennent en diminution des recettes fiscales)
- et les recettes en atténuation des dépenses (par exemple les cotisations perçues pour financer les pensions)
Donc, à moins de vouloir prendre les gens pour des demeurés , il faut parler de solde ... et ce solde en 2020 (besoin de financement) , avec la crise covid , était de - 18 milliards , du fait d'une baisse logique des cotisations compte tenu du contexte ... soit même pas 1 point de PIB , et encore ... c'est sans tenir compte des réserves
Passé ce contexte exceptionnel , le système est redevenu excédentaire en 2021 à 900 millions d'euros ; pas de quoi être catastrophiste donc
Les 328 milliards correspondent à l'ensemble des pensions , public / privé , qu'on ne peut pas amalgamer pour la bonne raison que dans le cas des fonctionnaires , l'employeur est l'Etat , et donc les contribuables (n'est ce pas Victor ?

) ;
c'est donc sur le budget de l'Etat que les contributions aux retraites des fonctionnaires et régimes spéciaux sont imputées , à la différence des cotisations du privé qui sont au budget de chaque entreprise , ce qui est tout à fait normal puisqu'on parle d'éléments de rémunération des salariés.
Le système des retraites est financé à 80% par des cotisations , le solde provenant d'une part de CSG (taxe) , de TVA (taxe) , et de transferts d'autres organismes dont l'Unedic ; à cela s'ajoute en théorie la compensation de l'Etat des allègements ou exonérations de cotisations des entreprises
je dis en théorie parce qu'une des premières dispositions décidées en 2017 , soit dès le début du quinquennat , a été de remettre en cause la loi Veil qui garantissait une compensation à 100% du manque à gagner des caisses de protection sociale
Pour aller plus loin .... imaginons que l'Etat cherche à se désengager de ses contributions pour diminuer ses dépenses, à la fois pour contenter Bruxelles et pour compenser ses mesures démagogiques , la tentation serait grande de ne plus verser la part de CSG ou de TVA et/ou de ne plus compenser les allègements et exonérations , ce qui déséquilibrerait de facto les caisses
Ajoutons à cela la destruction méthodique des services publics et la suppression de X postes de fonctionnaires , qui plomberait encore un peu plus les ressources du système .... et on obtient la réforme des retraites ... qui n'a donc rien à voir avec une dérive des dépenses , mais avec une réduction délibérée , actuelle et à venir , de ses ressources.
Il n'y a donc pas de fatalité , seulement un chambardement des priorités d'un Etat soumis à des instances supra-nationales , contenter un ramassis de technocrates sans scrupules , et des investisseurs étrangers qui font leur beurre de la médiocrité sociale , plutôt que garantir à tous les citoyens Français une protection sociale décente.