j'ai du mal à vous comprendre.
En Israël, on IRRIGUE avec des eaux usées.
Excellente idée.
C'est donc plutôt aux agriculteurs de se préoccuper de cette utilisation qui permettrait de ne pas toucher aux nappes.
La démarche de la FNSEA et de la CR n'est pas d'irriguer avec des eaux usées.
Elle est de pomper l'eau dans les nappes.
D'où la colère des écologistes.
Ceux-ci devraient ne rien dire parce qu'en Israël on fait autrement?
D'accord, faisons autrement, irriguons avec des eaux usées.
Alors il n'y aura plus de raison de manifester.
Mais ce n'est pas la situation REELLE.
Vous ratiocinez dans le vide.
Ce pompage d'hiver affaiblit le débit des cours d'eau et le niveau d'eau de tout le Marais Poitevin
toute l'année
Vous ne semblez voir que le côté "minuscule" des bassines de Sainte Soline.
Or, celles ci ont été précédées d'autres.
De sorte qu'on ne peut pas isoler Ste Soline de quelque chose de beaucoup moins "minuscule".
Depuis que la culture industrielle des céréales se développe dans et autour du Marais (avec de plus en plus de bassines) celui-ci s'assèche: sécheresse ou pas.
https://marais-poitevin.org/politiques- ... ructrices/
L’explosion de la demande en eau
Parallèlement, depuis le début des années 1980, un nouveau facteur est intervenu, aggravant le déficit hydrique estival qui caractérise la climatologie de la région.
Il s’agit du développement de l’irrigation des cultures en périphérie du marais, dans les plaines bordières, évolution là encore encouragée par les pouvoirs publics, et notoirement financée par l’Agence de Bassin.
Les prélèvements d’eau dans les aquifères sont aujourd’hui considérables : ils ont été évalués, par exemple, à 40 millions de mètres cubes/saison pour la seule partie vendéenne de la plaine.
Pour le Marais Poitevin, les conséquences de ces énormes prélèvements sont désormais criantes. Fonctionnant en continuité entre plaine et marais, le système aquifère est entièrement dépendant de la pluviométrie, laquelle est généralement faible à très faible en été.
L’abaissement répété et prolongé du niveau des nappes produit systématiquement le tarissement de leurs résurgences, qui devraient normalement contribuer à l’alimentation des marais mouillés ;
On note un allongement des durées d’étiage des rivières : ainsi, alors que la Sèvre Niortaise connaissait dans les années 1970 une durée d’étiage total d’environ 26 jours par an (58 jours en 1976, année de référence par son déficit pluviométrique), cet étiage atteint et dépasse, depuis 1983, quelque 200 jours par an ;
Il se produit une inversion des flux naturels : les sources fonctionnent à l’envers, le marais en venant à se vidanger dans la nappe dès lors que l’aquifère lui devient inférieur en niveau ;
Des portions de plus en plus importantes de rivières sont mises en assec total et prolongé ainsi que le réseau secondaire et tertiaire des conches et fossés du marais ;
Il se produit un phénomène de salinisation des nappes, remontant de plus en plus vers l’amont, tandis que les taux des nitrates et des herbicides atteignent des niveaux très inquiétants.
Année après année, l’observation piézométrique des aquifères met en évidence, de plus en plus tôt en saison, la reconduction de leur surexploitation. Les protocoles de gestion privilégient la sauvegarde des productions végétales (le maïs toujours !) à celle des milieux aquatiques. La définition des “cotes d’alerte et d’arrêt” ignore ainsi superbement le seul véritable signal de mise en danger que représente le tarissement des résurgences.
S’ajoute à ce tableau la perspective d’une multiplication, sur l’ensemble du bassin versant, des barrages et des réservoirs, dont la réalisation est aidée par la collectivité. Par ce moyen, les agriculteurs irriguants entendent se ménager des ressources dans un contexte que la rareté de l’eau d’une part, et l’explosion de la demande d’irrigation d’autre part, rendent de plus en plus concurrentiel.
Colonisation: tête de pont de la barbarie dans une civilisation d'où, à n'importe quel moment, peut déboucher la négation pure et simple de la civilisation. Aimé Césaire "Discours sur le colonialisme"