Laquelle?
Non, en fait pas besoin d'en regarder une seule: je connais la position de Mme Badinter pour l'avoir déjà écoutée.
Elle dénonce, elle aussi, la signification religieuse sexiste du voile.
Mais elle ignore délibérément la question de l'existence de femmes qui VEULENT le porter.
Alors, la libération de l'oppresion des femmes se RESUMANT , selon elle, à ce qu'aucune femme ne porte un vêtement de cette sorte, elle n'envisage qu'une issue: l'interdire à toutes.
Ce faisant, elle enfile les bottes du patriarcat qui décide à la place des femmes de ce qui est bon pour elles, de la façon exactement symétrique de l'islam intégriste qui IMPOSE et interdit au nom de "l'intérêt" des femmes elles-mêmes.
Once a écrit : ↑20 septembre 2023 08:58Il n’y a pas que le voile : il faut dépasser la question du voile. C’est tout un statut de la femme qui au coeur de la question. Les féministes modernes ne vont pas plus loin que la dénonciation d'attributs sexistes. Elles n'abordent jamais de front la question du statut même de la femme au coeur de la religion musulmane telle que décrite dans le Coran : à mon avis, c’est le vrai sujet. Or, elles sont muettes à niveau-là. Pourquoi ce silence ?
Vous voulez dire que vous êtes féministe?
Bien sûr que les féministes "modernes" vont plus loin.
Pour Sandrine Rousseau, je ne sais pas quelle est exactement sa philosophie, mais pour Clémentine Autain, je sais pour l'avoir lu et entendu qu'elle se réclame du marxisme.
Elle souhaite un monde débarrassé du patriarcat, mais donc aussi (et comme moi) de la religion qui en est le principal pilier.
La question est de savoir comment.
En interdisant la religion? Comme on interdirait le voile?
J'y suis opposé (comme Clémentine Autain) et je préfère la laïcité , c'est à dire le respect de la liberté de culte.
Par ailleurs, je suis pour la lutte respectueuse mais ferme contre l'influence obscurantiste de la religion ( c'est à dire de TOUTES les religions).
J'imagine que bien que vous sembliez souhaiter une remise en question plus large du statut des femmes , votre objectif immédiat est l'interdiction du voile.
Hé bien, la question du "comment" se pose tout aussi immédiatement.
Est ce qu'on libère les femmes musulmanes à leur place ou est-ce qu'elles se libèrent elles-mêmes?
Once a écrit : ↑20 septembre 2023 08:58 Les jeunes françaises qui décident de se voiler n’ont que faire que vous les souteniez – ou pas - dans ce choix et n’ont que faire de ce que vous pensez ni de ce que je pense sur la question. Elles vivent dans un pays qui leur offre cette possibilité dans l’espace public avec des limites fixées par la loi (visage obligatoirement découvert)
Bien sûr, mais cette question ME concerne: je suis laïc et pour le respect de la laïcité, qui signifie le respect de la liberté de culte. Je défends cette dernière, car elle garantit aussi la liberté de n'être pas un catholique.
Et?
Once a écrit : ↑20 septembre 2023 08:58Ceci dit, il ne s’agit pas d’obliger qui que ce soit de penser comme vous et moi. Il s’agit simplement d' inviter à une réflexion critique sur la question : « Suis-je vraiment être cette femme si libre que je prétends être parce que je décide de porter le voile ? »
Bien sûr qu'il s'agit de ça.
Qu'entendez- vous par "inviter à une réflexion"?
Imposer?
Interdire?
Si on n'interdit pas, la proposition est honnête.
Si on interdit, c'est une imposture.
Tant pis pour Mme Badinter pour laquelle j'ai estime, admiration et affection (pour d'autres raisons).
Once a écrit : ↑20 septembre 2023 08:58 Hdelapampa a écrit : ↑19 septembre 2023 15:22
réfléchir sur le sens du mot "liberté" quand c'est celle d'autrui.
La réflexion sur la notion de liberté n'est pas que sociétale, d'ordre pratique et pragmatique (genre John Stuart Mill à l'anglo-saxonne, pour résumer = "ma liberté s'arrête où commence celle d'autrui") : à mon avis, il faut mettre la barre un peu plus haut et être plus exigeant.
Voici ce à quoi les femmes musulmanes devraient pouvoir réfléchir « La liberté ne peut être que toute la liberté ; un morceau de liberté n'est pas la liberté. »
(Max Stirner)
Mais plus radical, encore (et là, nous sommes tous concernés) :
« La liberté n’est que l’ignorance des causes qui nous déterminent » (Spinoza)
Je ne vois là aucune trace de la question de la liberté d'autrui par rapport à la sienne.
Ce n'est certainement pas un hasard et c'est bien tout ce qui nous oppose.
Mais je suis d'accord avec Spinoza.
Stirner est un idéaliste puéril.
Je dirais plutôt que la liberté est un but vers lequel on tend, en arrachant des morceaux de libertés et en les défendant ensuite.
C'est pour cette raison que je hais l'extrême-droite et le passéisme réactionnaire.
Quant au débat sur le progressisme féministe comparé des religions face aux islamistes
1. Deutéronome 22 : 22-27
22 « Si l’on trouve un homme couché avec une femme possédée par un propriétaire, alors ils devront mourir tous les deux ensemble, l’homme couché avec la femme, et la femme. Ainsi tu devras faire disparaître d’Israël ce qui est mauvais.
23 S’il y a eu une fille vierge qui était fiancée à un homme, et si vraiment un homme l’a rencontrée dans la ville et a couché avec elle,
24 alors vous devrez les faire sortir tous les deux à la porte de cette ville et les cribler de pierres, et ils devront mourir, la fille parce qu’elle n’a pas crié dans la ville, et l’homme parce qu’il a humilié la femme de son semblable. Ainsi tu devras faire disparaître du milieu de toi ce qui est mauvais.
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Colonisation: tête de pont de la barbarie dans une civilisation d'où, à n'importe quel moment, peut déboucher la négation pure et simple de la civilisation. Aimé Césaire "Discours sur le colonialisme"