Manifestation pour Marine Le Pen :
Pour les jeunes militants RN, le parti passe avant la loi*
Le droit à la carte•Ce dimanche, à Paris, de nombreux jeunes participaient au meeting organisé par le Rassemblement national en soutien à Marine Le Pen, condamnée pour détournements de fonds public. La stratégie de dédiabolisation et Jordan Bardella ont fait leur œuvre
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C’est un ciel bleu marine, c’est un signe ! » Lunettes de soleil, t-shirt et drapeau bleu-blanc-rouge, Apolline, Louis et Alix sont tout excités en débarquant ce dimanche place Vauban (7e arrondissement de Paris). Âgés de 16 à 18 ans, ils sont arrivés plus d’une heure avant le début du rassemblement organisé en soutien à Marine Le Pen après sa condamnation, le lundi 31 mars, dans le cadre de l’affaire des assistants parlementaires européens.
Pour les trois adolescents, c’est le tout premier meeting politique. Habitants de l’ouest parisien (16e arrondissement et Garches dans les Hauts-de-Seine), ils « ne pouvaient pas » manquer d’apporter leur soutien à la cheffe de file du parti d’extrême droite et acter, pour la première fois, leur soutien au Rassemblement national. Comme eux, de nombreux jeunes sont présents et confirme le succès grandissant du parti de « Marine et Jordan », selon l’institut Ipsos, ils seraient près de 30 % à avoir voté RN aux législatives de 2024.
Les jeunes n’ont plus honte de voter RN
« Avant, c’était un peu la honte que tes parents votent RN. Mais pour nous ce n’est plus le cas.
Les jeunes adorent Jordan Bardella et il nous a fait découvrir Marine », explique Apolline dont les parents votent pour une « droite plus traditionnelle » mais « ils acceptent mon choix ».
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C’est le seul parti qui parle de patriotisme », souffle Marie, 19 ans pour justifier son adhésion aux Jeunes RN du Val-d’Oise en 2024. Délégué départemental des jeunes RN de Haute-Savoie, Nathan, même âge et posté à quelques mètres de là, explique son engagement : « C’est la seule vraie droite qui existe encore. Les autres font des compromis avec la gauche. Ce n’est pas possible pour moi. » Défiant à l’encontre des médias, il n’en dira pas plus. Pas plus que ses trois compères qui le suivent : « Eux, ils ont interdiction de parler. »
Plus prolixe, Charles, 17 ans, nous raconte : «
On perd notre identité, nos relations avec la Russie et les Etats-Unis se dégradent juste pour sauver l’Ukraine dont on se fiche.
Pareil avec la Palestine, on se met à dos Israël, un pays ami, pour défendre des islamistes en lien avec les terroristes. »
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Le problème, c’est Marine »
Une position qui tranche avec l’antisémitisme historique du FN fondé par Jean-Marie Le Pen, l’auteur du « détail de l’histoire », et Pierre Bousquet, ancien Waffen-SS. Peu au fait des origines du parti, et jusqu’à son histoire récente, Charles préfère rejeter le sujet : « C’était le Front national ça, ça n’a plus rien à voir. Maintenant, on est un parti plus propre. »
Toujours pas assez tout de même selon Lucie, 22 ans, venue pour la première fois à un meeting du parti mais dont le vote pour le RN n’a jamais fait de doute depuis sa majorité : «
Le problème c’est Marine Le Pen, je pense qu’il faut que Jordan Bardella prenne sa place pour définitivement faire oublier son père. »
Comme beaucoup de jeunes, Lucie s’identifie au nouveau président du parti, notamment grâce aux réseaux sociaux : « C’est le seul politique qui sait les utiliser. » Et si les adultes du parti lui reprochent un manque d’envergure et de compétences pour le moment, ce n’est pas un problème pour les plus jeunes. « C’est normal qu’il ne sache pas tout, il est jeune, il apprendra », explique Cloé, 20 ans.
L’exemple Trump
« De toute façon, il faut tout renverser à la manière de Trump aux Etats-Unis. Le parti n’est pas parfait, mais ce que les autres ont fait avant, regardez où ça nous a menés. On ne fera pas pire », ajoute la jeune étudiante en marketing qui partage la fascination de Bardella pour le président américain. L’exemple Donald Trump revient souvent dans les propos des jeunes militants. Son côté bulldozer, le « Armerica First », « c’est ce que nous devrions faire, il frappe fort, rien ne l’arrête », conclut Cloé.
Rien ne l’arrête, pas même la loi. Braver l’Etat de droit ne semble pas choquer les jeunes militants présents sur place. Moins que leurs aînés en tout cas : « Et s’il le faut ? Ce qu’a fait Marine à l’Europe est peut-être illégal, mais l’Union européenne fait n’importe quoi donc elle a bien fait de leur prendre l’argent pour en faire ce qu’elle décide.
Elle peut être condamnée, peu importe qui prendra sa place, je voterai toujours RN. »
Car si la loi et la justice reviennent autant dans les discours des dirigeants du parti que dans ceux des militants, elles ne doivent pas entraver « la volonté du peuple », sous-entendu « la volonté des militants du RN ». « Le RN a des solutions pour la plupart des problèmes, mais il faut toujours discuter de lois qui ne passent jamais. Et c’est le peuple qui paie. A un moment donné, il faut savoir s’exonérer des règles pour le bien commun », explique Samuel, 18 ans qui rêvait de devenir policier. «
Mais l’uniforme n’inspire plus le respect, donc c’est aux citoyens d’avoir le droit de faire respecter l’ordre », ajoute-t-il.
Sous forme de milices ? Pas sûr de la définition du mot, après explication, il en convient : « Oui quelque chose comme ça. Mais attention hein, encadré par le pouvoir. » Le ton est donné.
*Pour les jeunes militants RN le parti passe avant la loi
Ça ne vous rappelle rien ?...
Pour 57 % des jeunes musulmans, la charia plus importante que la République
https://www.20minutes.fr/politique/4147 ... -avant-loi