Derrière la récession britannique, l’effritement provoqué par le Brexit
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Près de deux ans après son entrée en vigueur, la sortie de l’UE réduit les investissements et le commerce.
Par Eric Albert(Londres, correspondance)
Publié hier à 08h14, mis à jour hier à 08h15
Temps de Lecture 3 min.
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C’est la faute des autres. En présentant le budget du Royaume-Uni, jeudi 17 novembre, Jeremy Hunt, le chancelier de l’Echiquier, a pris grand soin de rappeler que la récession dans laquelle plonge actuellement son pays – le PIB a reculé au troisième trimestre de 0,2 % et est prévu en baisse de 1,4 % pour l’ensemble de 2023 – vient d’ailleurs. Elle est « made in Russia », affirme-t-il.
D’ailleurs, il souligne que le Royaume-Uni n’est pas un cas à part. « L’inflation est élevée ici [11,1 % en octobre], mais elle est plus élevée en Allemagne, aux Pays-Bas et en Italie. Les taux d’intérêt ont augmenté ici [de 0,1 % à 3 % en un an], mais encore plus vite aux Etats-Unis, au Canada et en Nouvelle-Zélande. »
Et le Brexit ? M. Hunt ne l’a mentionné qu’une seule fois en passant, pour se féliciter des « libertés » qu’il lui donne dans sa politique économique. « C’était l’éléphant dans la pièce dont personne ne voulait parler, s’agace David Bailey, professeur de management à l’université Aston de Birmingham. Il n’est pas acceptable que le gouvernement refuse d’en parler. Il est temps d’avoir une conversation d’adultes sur le sujet. »
Lire aussi : Démission de Liz Truss au Royaume-Uni : le Brexit, « éléphant dans la pièce »
Le Brexit a été voté en juin 2016 et la sortie effective du marché unique européen a eu lieu le 1er janvier 2021. La pandémie et la guerre en Ukraine rendent l’analyse des statistiques très difficiles, mais les premières conclusions sérieuses peuvent commencer à être tirées. « Ce n’est effectivement pas le Brexit qui provoque la récession, qui est due à la guerre en Ukraine et à la hausse des prix, comme partout ailleurs, mais le Brexit a réduit la vitesse de croisière de l’économie britannique », explique John Springford, du Centre for European Reform, un groupe de réflexion.